Les taxis gagnent la guerre des 15 minutes contre les VTC

Par Mounia Van de Casteele  |   |  450  mots
Alors que le gouvernement prévoyait de fixer un délai aux VTC avant la prise en charge de leurs clients, sauf pour les abonnés. Manuel Valls a finalement changé d'avis en 24 heures, décidant d'imposer ce délai à tout les clients, sous la pression des taxis.
Le gouvernement prévoyait de fixer un délai aux VTC avant la prise en charge de leurs clients, sauf pour les abonnés. Mais Manuel Valls a finalement changé d'avis en 24 heures, décidant d'imposer ce délai à tous les clients, sous la pression des taxis.

Une fois de plus, les taxis ont gagné. Il aura suffi de 24 heures pour que le gouvernement s'incline encore face à la fureur des taxis. En effet, le délai de 15 minutes devra finalement s'appliquer à tous les clients des VTC, qu'ils soient déjà abonnés ou non depuis 24 heures. Vous avez manqué le début ? On récapitule.

Le gouvernement évoque un délai de 15 minutes...

Jeudi dernier, le gouvernement fait savoir qu'il souhaite réglementer la profession des VTC (véhicules avec chauffeurs), en créant un délit spécifique de racolage, dans un prochain décret ou un arrêté. Une mesure censée satisfaire les taxis, qui avaient d'ailleurs déjà remporté la bataille du transport des malades au mois de février.

Après consultation des taxis et des VTC, il prévoit ainsi d'imposer un délai de 15 minutes aux VTC avant la prise en charge de leurs clients, sauf pour les clients qui seraient déjà abonnés depuis 24 heures.

...qui ne convient pas aux taxis

Mais voilà. Les taxis, qui avaient demandé que ce délai soit d'au moins deux heures, sont furieux. D'une part, parce qu'ils jugent ce délai (beaucoup) trop court et d'autre part, parce que les abonnés constituent la majeure partie de la clientèle de ces sociétés. Ils montent donc au créneau.

Le gouvernement tente alors de trouver un compromis en imaginant que ces dérogations au délai de 15 minutes ne concernent que les entreprises, les hôtels ou les salons. 

Or les taxis n'aiment pas la demi-mesure. "Il n'y a pas de compromis qui tienne", nous confiait vendredi matin le secrétaire général d'un syndicat parisien. 

Les VTC ne comptent pas s'incliner aussi facilement

Finalement, vendredi soir, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et la ministre du tourisme Sylvia Pinel publient un communiqué commun. Dans lequel ils expliquent que le délai de 15 minutes s'appliquera à tous les clients des VTC, hormis les hôtels haut de gamme et les salons professionnels.

C'est au tour des VTC de crier au scandale. Yves Weisselberger, fondateur de SnapCar, l'une de ces sociétés de véhicules avec chauffeurs dénonce cette décision:

Ce qui était acceptable, ne l'est plus du tout ! Cela change tout ! Cela montre une fois de plus la puissance du lobby des taxis, c'est assez impressionnant.

Alors, est-ce la fin de la partie ? Pas encore. En effet, les VTC ne comptent pas se laisser faire. "Il va falloir se battre!", lance le fondateur de SnapCar. Yves Weisselberger n'exclut pas de prochaines actions et va étudier les recours juridiques possibles. Les VTC réussiront-ils à avoir le dernier mot ?