Accor prévoit 1.900 suppressions d'emplois en Europe, près de 770 en France

Par AFP  |   |  413  mots
(Crédits : Christian Hartmann)
Le groupe qui exploite les marques de l'hôtellerie telles Ibis, Novotel, Mercure... est contraint d'opérer une saignée dans ses effectifs à la suite des pertes d'activité liées au Covid-19. Le plan concerne près de 9% des emplois du groupe sur le continent européen.

Le groupe AccorInvest, qui détient près de 900 hôtels dans le monde, a annoncé mercredi qu'il envisageait la suppression de 1.900 emplois en Europe dont environ 770 en France, conséquence de la crise sanitaire qui a fait chuter le chiffre d'affaires du groupe de 70%.

"Dans le but de contenir les effets de cette crise sur le long terme, AccorInvest envisage un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui concernerait près de 1.900 postes au sein de l'entreprise, au niveau européen", a écrit dans un communiqué le groupe, ex-filiale d'Accor qui exploite principalement des marques du géant français de l'hôtellerie (Ibis, Novotel, Mercure...). Cela représente près de 9% des emplois du groupe sur le continent.

En France, 767 postes sont concernés par cette restructuration, dont "709 dans les hôtels et 58 dans les sièges", selon FO, qui dénonce "une saignée sociale". Un porte-parole d'AccorInvest confirme qu'"environ 770 postes" seront concernés dans le pays.

Lire aussi : Accor, plus d'un milliard d'euros de perte en 2020

La restauration la plus touchée

Dans le détail, en France, les personnels d'étage (309 postes concernés) et de la restauration (218 postes) sont les plus touchés par ce plan, selon Ange Romiti, responsable de l'hôtellerie au sein de la fédération CGT Commerce et Services.

"L'enjeu à court terme mettra en difficulté l'entreprise demain", estime le représentant CGT, qui craint que les salariés qui resteront se retrouvent en sous-effectif lorsque les touristes reviendront.

"C'est un choix irrationnel et illégitime dans un secteur qui a une forte capacité de rebond", abonde Nabil Azzouz, secrétaire fédéral FO.

"Depuis le début de cette crise, AccorInvest a toujours eu pour principale préoccupation d'assurer la pérennité de l'entreprise et le maintien des compétences", se défend le groupe, qui assure avoir demandé un prêt garanti par l'Etat (PGE) et réfléchir à un renforcement de son capital, deux opérations d'un montant chacune de 470 millions d'euros.

"Des mesures d'accompagnement importantes seront mises en place afin de favoriser la préservation de l'emploi, notamment grâce au reclassement et à la formation", précise AccorInvest.

"L'entreprise se fixe jusqu'à la fin de l'année" pour définir les modalités de ce plan de départs, selon un porte-parole du groupe, assurant que "l'objectif est d'avoir un dialogue serein face à une crise historique".

Lire aussi : Face à la crise : les secteurs meurtris et les survivants