Meublés touristiques (Airbnb) : Paris veut une offensive internationale

Par latribune.fr  |   |  392  mots
Paris cherche à réguler ce type de locations qui se développent au détriment du secteur hôtelier, favorisent la spéculation immobilière, vident certains quartiers de leurs habitants et provoquent des désagréments quotidiens pour les autres.
Les saisines par la Ville à la justice se sont accélérées, passant de 42 logements meublés illégalement loués en 2016 à 196 en 2017 Le montant des amendes a également été décuplé, approchant le million d'euros. Mais Paris souhaite aller plus loin et veut un "échange de pratiques" entre grandes villes pour peser davantage face aux plateformes type Airbnb.

Vent debout contre les locations illégales de meublés touristiques type "Airbnb", Paris souhaite désormais obtenir l'appui d'autres grandes villes étrangères. La capitale française souhaite ainsi organiser une rencontre internationale en mars 2018 sur le sujet. L'objectif serait de permettre "un échange de pratiques" et de devenir "plus fort dans le rapport de force avec les plateformes", a déclaré Ian Brossat, adjoint PCF au logement de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, en marge d'une audience au tribunal de grande instance de Paris.

"Il faut tenir compte du fait qu'à Paris on construit environ 4.000 logements neufs chaque année, donc 30.000 logements c'est beaucoup par rapport au flux de logements qu'on est capable de construire", a-t-il souligné.

Paris cherche à réguler ce type de locations qui se développent au détriment du secteur hôtelier, favorisent la spéculation immobilière, vident certains quartiers de leurs habitants et provoquent des désagréments quotidiens pour les autres. La ville estime qu'environ 30.000 biens sont loués de manière permanente et illégale.

Près de 1 million d'euros d'amende en 10 mois

L'élu a fait cette annonce en marge de la comparution en justice à Paris de deux loueurs, poursuivis par la location illégale de meublés. L'un, un multipropriétaire, était poursuivi pour avoir mis en location de courte durée trois appartements situés dans les Ier et VIIIe arrondissement de la capitale, à des tarifs allant de 167 à 382 euros la nuit. Il risque 50.000 euros d'amende par bien, le montant maximum encouru pour une location illégale. Le tribunal rendra sa décision le 4 décembre.

Les saisines par la Ville à la justice se sont accélérées, passant de 42 logements en 2016 à 196 en 2017. Le montant des amendes a également été décuplé : il a atteint 976.000 euros au 31 octobre, contre 100.000 euros sur l'ensemble de l'année 2016, selon la mairie.

"L'exemple qu'on a eu aujourd'hui est le témoignage éclatant qu'on a besoin de mettre un peu de régulation", a déclaré Ian Brossat après l'audience.

Un numéro d'enregistrement sera ainsi obligatoire à partir de décembre pour toute personne désirant louer son appartement sur une plate-forme numérique.

Quelque 100.000 annonces sont proposées à Paris, toutes plates-formes confondues. Paris est notamment pour Airbnb l'un des premiers marchés du monde avec 65.000 logements revendiqués.

(avec AFP)