Grève à La Poste dès ce lundi

Par latribune.fr  |   |  398  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Quatre syndicats de l'établissement (CGT, SUD, CFTC, FO) ont appelé ce lundi à une " grève illimitée" dans les 185 bureaux de la capitale. Le ministre de l'Industrie dément toute volonté de privatisation de l'établissement. L'appel à la grève était suivi par 17,3% des salariés des bureaux parisiens, selon la direction.

Quatre syndicats de La Poste (CGT, SUD, CFTC, FO) ont appelé ce lundi à une "grève illimitée" dans les 185 bureaux de Paris. Ils dénoncent 140 suppressions de postes dans ces guichets en neuf mois.

L'appel a été suivi par 17,29% du personnel, selon les estimations de la direction. Tous les bureaux de poste parisiens étaient ouverts ce matin mais cinq d'entre eux ont fermé leurs portes dans l'après-midi. "A 16H00, les grévistes étaient environ 35% au Nord et 40% au Sud" de Paris, selon Jean-François Vivier (Sud).

La CFDT ne s'est pas associée à cet appel à la grève illimitée mais elle a cosigné l'appel des quatre autres syndicats pour une "journée nationale de grèves et de manifestations" mardi, contre le changement de statut de La Poste en société anonyme.

Pour tenter de rassurer, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi s'est exprimé dimanche dans les colonnes du "Parisien Dimanche". Il a assuré que le changement de statut de La Poste ne s'accompagnerait pas d'une privatisation rampante. "La Poste restera dans le giron de l'Etat et son statut à 100% public garanti", a-t-il souligné, "y compris via la Caisse des Dépôts" (CDC).

Mais "pourquoi changer de statut, si ce n'est pour préparer l'ouverture du capital?", a lancé ce lundi sur France Inter, Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

Ouverture à la concurrence en 2011

Christian Estrosi a  rappellé que ce changement de statut était une réponse à l'ouverture - prévu par un accord européen - du marché postal à la concurrence en janvier 2011. Il a rappelé également que l'Etat accompagnerait ce processus en apportant à La Poste 2,7 milliards d'euros de capital, 1,2 milliard directement et 1,5 milliard via la CDC.

Il s'est également déclaré favorable à accepter des amendements de l'opposition pour renforcer les garanties d'un maintien du caractère public de La Poste, dans le cadre du changement de statut de cette dernière. "S'il m'était demandé de porter un texte devant le Parlement qui menace un seul instant de porter atteinte au statut public de La Poste, je ne le ferai pas", a-t-il indiqué.

"J'ai même dit à l'opposition (...), lorsque j'ai été interrogé par la commission économique du Sénat, que si les membres de l'opposition voulaient renforcer ce texte pour mieux garantir encore la préservation du statut public, je serais favorable à accepter un certain nombre de ces amendements", a-t-il poursuivi.