La Poste : journée de grève nationale ce mardi

Par latribune.fr  |   |  552  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Après les bureaux parisiens, cinq syndicats (CGT, CFDT, SUD, CFTC, FO) ont appelé ce mardi à un mouvement national. Le ministre de l'Industrie dément toute volonté de privatisation de l'établissement.

Après Paris, toute la France. Cinq syndicats de La Poste (CGT, CFDT,SUD, CFTC, FO) ont appelé ce mardi à un mouvement de grève nationale dans les bureaux de poste.

Ce mouvement était suivi ce mardi par 21,15% du personnel, selon un communiqué de la direction, tandis que Sud et FO évaluent la participation entre 35% et 40%.

A Paris, la manifestation des postiers en grève a rassemblé entre 2.300 personnes, selon la police, et 4.000, selon une source syndicale, entre le boulevard de Vaugirard et le Sénat.

Par ailleurs, les postiers comptent sur le "vote citoyen" organisé, sans l'Etat, du 28 septembre au 3 octobre, sur des marchés, dans des mairies ou des cantines d'entreprise, pour demander un référendum sur la transformation de la Poste en société anonyme. Pour organiser le vote, sans valeur juridique, mais qui doit constituer un message envers le gouvernement et l'opinion, le comité national contre la privatisation de La Poste s'appuie en particulier sur les petites communes rurales. De son côté, le PS a écrit à tous ses élus pour leur demander d'assurer l'organisation matérielle des votes.

Lundi à Paris, l'appel à la grève avait été suivi par 17,29% du personnel, selon les estimations de la direction. Tous les bureaux de poste parisiens étaient ouverts le matin mais cinq d'entre eux ont fermé leurs portes dans l'après-midi. "A 16h, les grévistes étaient environ 35% au Nord et 40% au Sud" de Paris, selon Jean-François Vivier (Sud).

La CFDT ne s'était pas associée à cet appel à la grève illimitée mais elle a cosigné l'appel des quatre autres syndicats pour une "journée nationale de grèves et de manifestations" , contre le changement de statut de La Poste en société anonyme.

Pour tenter de rassurer, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi s'est exprimé dimanche dans les colonnes du "Parisien Dimanche". Il a assuré que le changement de statut de La Poste ne s'accompagnerait pas d'une privatisation rampante. "La Poste restera dans le giron de l'Etat et son statut à 100% public garanti", a-t-il souligné, "y compris via la Caisse des Dépôts" (CDC).

Mais "pourquoi changer de statut, si ce n'est pour préparer l'ouverture du capital?", a lancé ce lundi sur France Inter, Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

Ouverture à la concurrence en 2011

Christian Estrosi a  rappellé que ce changement de statut était une réponse à l'ouverture - prévu par un accord européen - du marché postal à la concurrence en janvier 2011. Il a rappelé également que l'Etat accompagnerait ce processus en apportant à La Poste 2,7 milliards d'euros de capital, 1,2 milliard directement et 1,5 milliard via la CDC.

Il s'est également déclaré favorable à accepter des amendements de l'opposition pour renforcer les garanties d'un maintien du caractère public de La Poste, dans le cadre du changement de statut de cette dernière. "S'il m'était demandé de porter un texte devant le Parlement qui menace un seul instant de porter atteinte au statut public de La Poste, je ne le ferai pas", a-t-il indiqué.

"J'ai même dit à l'opposition (...), lorsque j'ai été interrogé par la commission économique du Sénat, que si les membres de l'opposition voulaient renforcer ce texte pour mieux garantir encore la préservation du statut public, je serais favorable à accepter un certain nombre de ces amendements", a-t-il poursuivi.