Révélations sur les dérives du CCE d'Air France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  369  mots
L'audit sur la gestion du Comité central d'entreprise de la compagnie aérienne s'interroge sur le bien fondé de certaines dépenses : frais de nourrice non agréée, location de voiture injustifiée, rémunération indue...

Le Comité central d?entreprise (CCE) d?Air France extraordinaire a épluché mardi après-midi l?expertise indépendante de la société Ina sur la gestion du CCE. Cet audit de 200 pages dont La Tribune a pris connaissance s?avère croustillant. Il a été dévoilé hier à quelques représentants du CCE avant d?être présenté aujourd?hui à l?ensemble du comité central d'entreprise.

Certes le chiffre avancé lundi par notre confrère Le Figaro d?un « trou inexpliqué de 21 à 24 millions d?euros » n?apparaît pas clairement dans le texte. « Il faudrait reprendre toutes les lignes de ce document bourré de chiffres pour éventuellement confirmer ce chiffre », explique un syndicaliste.

En revanche l?audit s?interroge sur certaines pratiques. « Certaines natures de dépenses sont sujettes à interrogation quant à leur bien fondé ou à leur intérêt pour ce qui concerne la réalisation de l?objet social ou culturel du CCE d?Air France », indique l?audit. Notamment « la prise en charge par le CCE de dépenses à vocation personnelle », comme des frais de nourrice (non agréée par le CCE) remboursés sur la base de justificatifs à une personne pour la garde de ses enfants, soit sur l?exercice 2007 une charge non exhaustive de 1205 euros et 4510 euros sur l?exercice 2008 » Ou encore « la prise en charge par le CCE de contraventions normalement à la charge du contrevenant ».

A propos des dépenses de locations de voitures engagées par le CCE, l?audit indique, que « certaines ont été engagées sans que celles-ci soient liées à des besoins professionnels ». « D?autres dépenses paraissent douteuses mais cette affirmation ne saurait être admise comme définitive ». Par ailleurs, deux salariés qui n?ont plus de fonctions au sein du CCE continueraient de percevoir leur rémunération mensuelle.

L?audit remarque par ailleurs que « dans le cas du CCE, il apparaît clairement que la pratique de remboursement en espèces est une pratique courante qui ne relève pas du domaine de l?exception ».
 

Mardi après-midi à l?assemblée nationale, le secrétaire d?état aux Transports Dominique Bussereau, avait souhaité que « la justice soit saisie » si des délits avaient été commis.