Redécollage inespéré pour les compagnies aériennes

Par latribune.fr  |   |  378  mots
L'association internationale du transport aérien table désormais sur un retour dans le vert dès cette année. En mars, elle prévoyait encore que les compagnies aériennes seraient globalement en pertes en 2010. Mais ce redécollage inespéré ne profitera pas à tout le monde. Et devinez qui va encore perdre de l'argent cette année ?

C'est un spectaculaire virage sur l'aile. Alors qu'en mars, l'association internationale du transport aérien (IATA) pariait sur une nouvelle année noire pour le secteur, elle table désormais sur un retour aux bénéfices dès 2010. Dans ses prévisions présentées ce lundi à l'occasion de son assemblée générale, l'Iata estime désormais à 2,5 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros) le bénéfice que devrait dégager en 2010 l'ensemble des compagnies aériennes dans le monde.

"L'économie mondiale se remet de la crise financière bien plus rapidement qu'on aurait pu le prévoir; les compagnies aériennes bénéficient d'un fort rebond du trafic qui amène le secteur en territoire positif" déclare ainsi dans un communiqué le directeur de l'association, Giovanni Bisignani. En mars, l'Iata anticipait une perte de 2,8 milliards de dollars.

Le trafic passagers devrait progresser de 7,1%, soit 1,5 point de plus que ce qui était prévu en mars dernier. La progression sur le fret est encore plus spectaculaire. Il y a trois mois, l'Iata tablait sur une croissance de 12%. Elle parie désormais sur un bond de 18,5%. Les taux d'occupation des avions devraient ainsi atteindre des niveaux records, l'augmentation des capacités étant inférieure à la croissance de la demande.

Le secteur aérien n'avait plus engrangé de bénéfices depuis 2007. Pour autant, cette embellie inespérée cache d'importantes disparités. Les compagnies aériennes européennes n'en profitent pas vraiment. Elles devraient perdre 2,8 milliards de dollars. 70% des pertes sont imputables aux perturbations imputables au nuage de cendres du volcan islandais, mais la faible croissance du PIB atttendu en Europe n'arrange rien. Les compagnies européennes seront ainsi les seules à évoluer globalement dans le rouge en 2010. 

De l'autre côté de l'Atlantique, les géants du secteur retrouvent au contraire le sourire. En mars, ils s'attendaient à passer une nouvelle année dans le rouge. Selon l'Iata, ils devraient finalement terminer 2010 sur des bénéfices estimés à 1,9 milliard de dollars. Mais c'est indéniablement, le marché Asie Pacifique qui tire désormais le secteur. Dopé par une forte croissance de l'économie du continent, les compagnies de l'Asie et du Pacifique devraient avoir dégagé 2,2 milliards de dollars de bénéfices en 2010.