Un pôle syndical réformiste émerge à la SNCF face à la CGT

Par latribune.fr  |   |  286  mots
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Les syndicats UNSA et CFDT, en progression aux dernières élections, vont désormais pouvoir signer des accords d'entreprise. Seule la CGT pouvait le faire auparavant.

Les dernières élections des représentants du personnel  vont profondément rebattre les cartes du dialogue social au sein de la SNCF. La CGT reste, de loin, le premier syndicat de l'entreprise, avec 37,37% des suffrages, un chiffre en recul cependant de près de 2 points. Mais surtout ces élections voient l'émergence d'un pôle réformiste. Les deux syndicats qui progressent le plus sont en effet l'Unsa qui obtient 21,46% des voix (+3,41 points), confortant sa place de deuxième syndicat du groupe, et la CFDT avec 13,76% (+2,17 points).

Ces deux syndicats vont désormais avoir la possiblilité de s'allier pour signer des accords d'entreprise. Les nouvelles règles sur la représentativité syndicale, en vigueur depuis le 1er janvier 2009, stipulent en effet qu'un accord, pour être valable, doit recueillir la signature de syndicats représentant au moins 30% des salariés de l'entreprise. Depuis les dernières élections, en 2009, seule la CGT avait cette capacité. Avec près de 35% de voix cumulées, le couple Unsa-CFDT pourra désormais faire entendre une voix commune - s'ils arrivent à s'entendre - dans les grandes négociations, et faire contrepoids à la CGT.

Or dans le cadre de l'ouverture prochaine à la cocnurrence du trafic voyageurs, voulue par Bruxelles, les grands sujets ne manqueront pas. A commencer par la mise au point d'une réglementation unique, une revendication forte de la SNCF, entre salariés du public et du privé.

Un autre indicateur reflète la poussée du sentiment réformiste au sein de la SNCF, après deux grèves dures en 2010 sans grand résultat. L'effritement de la CGT ne profite pas à Sud-rail, troisième syndicat du groupe, qui perd 0,3 point de pourcentage des suffrages et obtient 17,38% des voix.