Air France prépare le terrain à un régime minceur

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  358  mots
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Le groupe entend réduire les coûts pour préparer un éventuel retournement de conjoncture. Poursuite du gel des embauches, recours à la sous-traitance, révision à la baisse des capacités sont au menu. Pour l'heure, un PSE n'est pas à l'ordre du jour.

Le directeur général d'Air France-KLM et d'Air France a réuni ce matin les représentants d'organisation syndicale de la compagnie française. Contrairement à des informations dans la presse ce lundi, il n'y a pas eu d'annonces concernant un durcissement des économies. Elles viendront plus tard.

Il a fait part de son inquiétude concernant la conjoncture économique et la différence de performance entre Air France-KLM et ses concurrents, Lufthansa et IAG (l'entité qui coiffe British Airways et Iberia). Le patron du groupe a notamment fait état un écart sur les marges opérationnelles au premier trimestre en comparant les marges négatives d'Air France-KLM (-1,8%) avec les +0,9% de Lufthansa et les +1,8% de IAG. Sur cet écart, seulement 0,5 point serait dû à l'exposition plus importante d'Air France-KLM aux marchés japonais et nord-africains. "Le reste est la conséquence d'un problème structurel qu'il faudra traiter", explique une source interne. Autre inquiétude, l'ampleur de la dette (6 milliard d'euros à fin juin) alors qu'elle est quasi-nulle chez IAG (480 millions) et nettement moins importante chez Lufthansa (1,8 milliard).

Face à ce constat, la direction entend réduire fortement les coûts pour se préparer à un éventuel retour de conjoncture. Gel (quasi) des embauches pour réduire les effectifs en ne remplaçant pas les départs naturels, vigilance sur les CDD et l'interim, un plan social (PSE) ne semble pas tabou. "Pour l'heure, il n'est pas prévu de PSE", a dit, selon plusieurs sources, Pierre-Henri Gourgeon, estimant que les mesures qui seront annoncées devraient suffire.

Par ailleurs, le groupe a entamé une réflexion pour recourir à la sous-traitance pour les activités aéroportuaires. Un sujet très sensible.

Enfin, la direction va également réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour la prochaine saison estivale (2012) en augmentant les capacités moins fortement que prévu.

Pierre-Henri Gourgeon a donc préparé le terrain. Chaque direction a déjà reçu sa feuille de route avec sa contribution aux économies pour l'exercice en cours.

En Bourse, l'action Air France-KLM a continué son plongeon, perdant 7%. Le titre est passé sous le seuil des six euros (5,9 euros).