La SNCF déprécie fortement la valeur de ses TGV

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  358  mots
Après 30 ans d'existence, le modèle de la grande vitesse française tire la langue - Photo : Reuters.
Selon le président du groupe Guillaume Pépy, le parc va être déprécié de 700 millions d'euros en raison du nombre de rames et de son âge, tous deux élevés. La modération des prix des péages entre 2014 et 2018 permettra de mettre fin au gel des commandes de TGV.

Alors que la SNCF va publier demain jeudi ses résultats annuels 2011, son président Guillaume Pépy a d'ores et déjà donné quelques indications concernant une nouvelle dépréciation d'actifs qui sera intégrée dans les comptes. « La valeur des rames TGV aujourd'hui dans les livres de la SNCF s'élève à près de 4,5 milliards d'euros. Nous allons la déprécier de 700 millions d'euros car nous avons trop de rames et elles sont surtout anciennes », a déclaré Guillaume Pépy, ce mardi à Paris à l'occasion du colloque Avenirs Transports. La SNCF compte 457 rames d'un âge moyen de 17 ans. « Notre marge opérationnelle est de 14% alors qu'il faudrait qu'elle soit de 20% pour pouvoir renouveler la flotte », a précisé Guillaume Pépy, précisant que le prix d'une rame de TGV s'élevait à une trentaine de millions d'euros.

Sur cette question du renouvellement de la flotte, l'engagement (à la demande du gouvernement) de Réseau Ferré de France (RFF) sur une évolution modérée du prix des péages entre 2014 et 2018 (ils seront calculés selon l'évolution de l'inflation ferroviaire), permettra à la SNCF de se pencher « sur le renouvellement de sa flotte de TGV, ce qui est important pour les industriels», a déclaré lors du même colloque, le ministre des Transports Thierry Mariani. D'ailleurs, la SNCF devrait relancer l'achat de TGV et mettre ainsi un terme au gel de ses commandes prévu jusqu'en 2015, le sujet ayant été ajouté à l'ordre du jour du conseil d'administration du groupe ferroviaire de jeudi, indique mercredi le site internet La Lettre de l'Expansion.

Alors qu'après 30 ans d'existence le modèle de la grande vitesse française tire la langue, Guillaume Pépy estime que pour réinventer le modèle, il faut notamment utiliser de manière plus dense les lignes actuelles, faire rouler davantage les rames comme au Japon ou comme les low-cost dans l'aérien, inventer des revenus complémentaires et travailler sur la fiabilité du plan de transport.
Concernant de nouvelles lignes à grande vitesse, Guillaume Pépy a rappelé que la rentabilité pour l'opérateur d'une nouvelle ligne était « questionnable ».