Des compagnies françaises alertent l'Etat sur les dangers du projet low-cost d'Air France

Par latribune.fr  |   |  364  mots
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Dans une lettre ouverte au ministre des Transports Frédéric Cuvillier, XL Airways, Air Méditerranée et Europe Airpost expliquent que le projet d'Air France de développer fortement Transavia menace le pavillon privé français. Ils rappellent que Transavia n'a jamais gagné d'argent depuis sa création. Son renflouement par Air France, dont l'Etat détient une participation leur pose problème./

XL Airways, Air Méditerranée et Europe Airpost, trois compagnies aériennes françaises, spécialisées sur le marché loisirs, tirent à nouveau la sonnette d'alarme sur les dangers de Transavia France, la filiale mi-charter-mi low-cost d'AirFrance appelée à quasiment tripler sa flotte d'ici à 2015. Dans une lettre ouverte au ministère des transports Frédéric Cuvillier, elles alertent le ministre « sur le danger imminent que fait peser sur l'emploi de nos entreprises le volet Transavia du plan Transform 2015 (le plan de restructuration, ndlr) ». Antoine Ferretti, Président d'Air Méditerranée, Jean-François Dominiak, PDG d'Europe Airpost et Laurent Magnin, PDG de XL Airways, soulignent que le pavillon français sur le segment court et moyen-courrier loisirs est constitué aujourd'hui de 5 compagnies, dont Transavia, et représente une quarantaine d'avions et que le plan d'Air France d'augmenter de 14 avions la flotte de Transavia d'ici à 2015 conduirait à accroître de plus de 35% l'offre globale d'un secteur déjà presque saturé par l'arrivée en France de compagnies basées dans les pays émergents de l'Europe ».

2000 emplois

Ils n'ont rien contre la libre concurrence dans un cadre normal de compétition », mais ils dénoncent une concurrence déloyale de la part Transavia, qui n'a jamais enregistré un seul bénéfice depuis sa création en 2007 et qui « ne doit sa survie qu'u renflouement permanent de son actionnaire unique, Air France, dont l'Etat est actionnaire à hauteur de 15,8% (l'Etat est en fait actionnaire d'Air France-KLM, dont le groupe Air France est une filiale à 100%, ndlr) ». «La destruction du pavillon privé français par une entreprise dont l'Etat est actionnaire, même minoritaire », pose problème. Accepter la montée en puissance d'un outil rentable depuis sa création, pérennisera peut être provisoirement des emplois du groupe Air France , mais détruira ceux du pavillon privé français», expliquent les trois compagnies, qui rappellent au ministre qu'elles pèsent « 2000 emplois en France ».

L'une des raisons pour laquelle Transavia n'a jamais gagné d'argent en cinq ans, malgré la faiblesse de ses coûts, réside justement dans son actionnariat. La compagnie ne peut pas ouvrir les lignes qu'elles souhaitent pour ne pas faire de l'ombre à Air France.