Stif : la polémique enfle autour de la délocalisation du service client

Par latribune.fr, avec agences  |   |  512  mots
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La délocalisation au Maroc du centre d'appel du Stif (Syndicat des transports d'Ile-de-France) annoncée par Jean-Paul Huchon suscite l'hostilité dans l'opposition où plusieurs responsables politiques dénoncent la suppression de 80 emplois en France.

Les réactions politiques vont bon train depuis la décision du Stif (Syndicat des transports d'Ile-de-France) de délocaliser sa plateforme téléphonique au Maroc pour des raisons de coût. La rupture de contrat avec l'entreprise française Webhelp, jusqu'ici opératrice téléphonique pour le Stif menacerait 80 emplois dans l'Hexagone. Un symbole qui fait du bruit.

Haro sur les socialistes

Du côté de la droite, du FN à l'UMP, les politiciens dénoncent ainsi l'incapacité du gouvernement socialiste à préserver le marché du travail en France.

Pour Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines, la gauche est prise en "flagrant délit de contradiction". Elle rappelle dans un communiqué que les socialistes avaient voté à l'unanimité en faveur de la délocalisation lors du conseil d'administration du Stif début juillet. "L'UMP demande à nouveau à Jean-Paul Huchon de prendre toutes ses responsabilités et d'étudier immédiatement toutes les voies de droit pour relancer ce marché avec pour objectif de préserver l'emploi en France qui doit être la première priorité", a t-elle ajouté.

Même reproche pour Geoffroy Didier, conseiller régional d'Ile-de-France et secrétaire national de l'UMP, qui dénonce "le reflet de l'hypocrisie du nouveau pouvoir socialiste", ajoutant que "François Hollande multiplie les intentions, ses amis ne font, eux, qu'accumuler les contradictions".

Du côté du Front national, les mots ne sont guère plus tendres. "Les socialistes plongent dans l'obscénité", titre le secrétaire général du FN, Steeve Briois, dans un communiqué. "Alors que des plans sociaux sont annoncés chaque jour et que des dizaines de milliers de salariés sont dans l'incertitude, les socialistes franciliens ont décidé de donner un signal fort en délocalisant des services du Conseil Régional d'Ile de France... au Maroc", ajoute le responsable du FN. Le parti de Marine Le Pen demande à ce que la Région Ile-de-France "fasse machine arrière sur le dossier et exprime "toute sa solidarité" avec les employés de Webhelp.

Embarras à gauche

A gauche, l'embarras est palpable. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a promis de faire en sorte que Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, revienne sur cette décision. Invité aux micros d'Europe 1, il s'est offusqué par la décision du Stif. "Nous nous battons pour les [les entreprises] relocaliser, ce n'est pas pour accepter qu'on les délocalise", a t-il martelé. Il appelle Jean-Paul Huchon à reconsidérer sa décision et à "remettre l'offre sur le métier". Ironie de la situation, en juin dernier, Arnaud Montebourg avait déclaré vouloir rapatrier en France toutes les hotlines délocalisées en France.

Pour François Hollande, l'heure est à l'apaisement. En marge d'une visiste chez Valeo dans les Yvelines, le président de la République a affirmé que "les règles avaient été respectés" par le Stif. Et d'ajouter qu'il n'était "pas favorable à une surenchère protectionniste". Toutefois, il appelle tous les acteurs publics à la responsabilité pour favoriser le marché français.