Air Austral ne fera pas voler d'A380 de près de 1.000 sièges entre Paris et la Réunion en 2014

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  483  mots
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Le projet de lancer une filiale low-cost pour opérer deux A380 de 826 sièges en 2014 entre la métropole et La Réunion en parallèle des vols d'Air Austral n'a pas de sens selon le nouveau patron de la compagnie. Des négociations sont en cours avec Airbus sur l'avenir de cette commande.

"Le projet de faire voler des A380 à forte densité de sièges entre Paris et la Réunion en 2014 qui seraient en compétition avec les vols d'Air Austral, n'a pas de sens ». Appelé au printemps pour redresser une compagnie en pleine déconfiture, le nouveau patron d'Air Austral, Marie-Joseph Malé, est aux antipodes de son prédécesseur, Gérard Ethève. Ce dernier rêvait en effet de lancer « Outre Mer 380 » en 2014, une filiale low-cost long-courrier d'Air Austral censée démocratiser le transport entre la métropole et la Réunion grâce à deux A380 commandés à Airbus configurés en seule classe (Eco) de 826 sièges. « Dans le périmètre actuel d'Air Austral, deux A380 d'une telle capacité nous amèneraient à la catastrophe. Ils cannibaliseraient le trafic d'Air Austral», a indiqué ce mercredi à La Tribune Marie-Joseph Malé. Les négociations avec Airbus sont en cours pour « voir les suites à donner » à ce dossier. « Nous nous donnons deux à trois mois pour trouver une issue », a assuré Marie-Joseph Malé. Selon lui toutes les options sont sur la table : la question du financement, du calendrier de livraisons, de la configuration des appareils, sans oublier l'hypothèse de leur annulation. Ce dernier scénario serait un coup dur pour Airbus. En raison de la conjoncture et du problème de microfissures sur les ailes du géant des airs, les compagnies ne se bousculent pas au portillon pour passer commande.
Recapitalisation
Après une quinzaine d'exercices bénéficiaires, Air Austral a piqué du nez ces deux dernières années sous le poids d'un développement excessif et d'une hausse des coûts du pétrole. Ses pertes d'exploitation se sont élevées l'an dernier à 52 millions d'euros pour un chiffre d'affaires à peine supérieur à 400 millions d'euros. La Région et le département ont été obligés d'injecter une soixantaine de millions d'euros dans Sematra (actionnaire d'Air Austral) pour éviter la faillite de la compagnie. Une recapitalisation contestée par Corsair qui considère ce chèque comme une aide d'Etat. Outre cette recapitalisation, la dette a été restructurée.
Réduction de voilure
Le "business plan" prévoit une réduction de voilure de 17% (en heures de vols). Plusieurs lignes ont ou vont être arrêtées. Notamment celles reliant la province à la Réunion. Cette cure d'amaigrissement va entrainer la réduction des effectifs, en particulier des navigants. ?En parallèle, la compagnie va renégocier tous ses contrats de catering, d'assistance en escales, et d'achats en tous genres dans le but d'économiser 15 millions d'euros d'ici à la fin l'exercice 2014-2015, clos fin mars.
En outre, Marie-Joseph Malé mise sur les partenariats commerciaux. Après des accords signés avec Air Mauritius, Air Madagascar, le patron d'Air Austral espère signer un accord de partage de codes avec Air Seychelles. Il vise un retour à l'équilibre à l'issue de l'exercice 2013-2014.