Les low-cost arrivent à Strasbourg, Air France arrête ses vols vers Roissy

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  397  mots
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L'arrêt de la ligne Strasbourg-Roissy par Air France casse un peu une dynamique de hausse du trafic à l'aéroport de Strasbourg depuis le début de l'année en raison de la baisse de la taxe d'aéroport dont une partie est prise en charge par les collectivités territoriales. Un argument qui attire les low-cost.

L'arrêt de la ligne Strasbourg-Roissy par Air France casse un peu la dynamique du redécollage observé depuis quelques mois à l'aéroport alsacien. Mais elle ne peut que conforter la direction de la plateforme aéroportuaire de la nécessité de diversifier son portefeuille de clients alors qu'Air France représentait jusqu'en 2011 88% du trafic. Car depuis le début de l'année, l'aéroport strasbourgeois a entamé une nouvelle vie.

Succession de coups durs

C'était nécessaire au regard de la succession de coups durs qui se sont enchainés depuis une dizaine d'années. En 2003, Ryanair a quitté Strasbourg pour l'aéroport voisin allemand de Baden Baden à la suite d'une bataille juridique avec Air France sur les aides accordées par les collectivités à la compagnie irlandaise. En 2007, l'arrivée du TGV Est a fait chuter le trafic aérien entre Paris et Strasbourg. Après des baisses de trafic à deux chiffres, le trafic s'est enfin stabilisé en 2011, et une nouvelle stratégie a été initiée en 2012 : attirer les compagnies par une baisse des coûts aéroportuaires. Outre un incentive dégressif dans le temps sur le montant des redevances (pour accompagner les ouvertures de ligne) assorti d'une aide marketing, l'aéroport a décidé de réduire, en août, la taxe d'aéroport. Un argument pour attirer les compagnies à bas coûts. Les collectivités territoriales (Région, département, communauté urbaine, chambre de commerce) ont en effet décidé de prendre à leur compte une partie de cette taxe destinée notamment à couvrir les missions de sécurité et de sûreté.

14 nouvelles lignes en 2012

De 12 euros par passager au départ, celle-ci est passée à 7 euros. En test pendant un an, l'initiative sera poursuivie et renforcée si elle permet d'attirer des compagnies. Un bilan sera fait d'ici au 31 mars. « L'objectif ultime serait d'atteindre un montant de 2,20 euros par passager », explique Thomas Dubus, président du directoire de l'aéroport strasbourgeois. Pour l'heure, le bilan semble satisfaisant. Depuis le début de l'année, 14 nouvelles lignes ont été ouvertes à Strasbourg. L'aéroport qui était le seul parmi les grandes plateformes françaises à ne pas accueillir de low-cost, a su attirer Vueling, Volotea et Rynair. La baisse de la taxe d'aéroport lui permet de lutter avec les mêmes armes que ses rivaux allemand (Baden-Baden- et suisse (Bâle-Mulhouse).