Le TGV brésilien refait surface : la SNCF et Alstom sur les rangs

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  379  mots
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Après la relance mi-décembre de l'appel d'offres pour la concession de l'exploitation de la ligne Rio-Sao Paulo, les deux groupes français planchent sur le ce dossier dans le but de déposer une offre d'ici à fin juillet.

Après les déconvenues en Russie avec l'annulation des projets de grande vitesse, la SNCF est sur le pied de guerre pour la réouverture du dossier de la grande vitesse ferroviaire au Brésil, qui pourrait voir le jour à la fin de la décennie. Le sujet a été évoqué en deux mots mercredi soir par le président de la SNCF Guillaume Pepy, à l'occasion d'un dîner avec des journalistes. Après le lancement mi-décembre par la président du Brésil Dilma Roussef de l'appel d'offres pour la concession pendant 40 ans de l'exploitation de la ligne à grande vitesse de 510 kilomètres entre Rio et Sao Paulo (viendra ensuite la concession de l'infrastructure qui sera réservée aux groupes de BTP brésiliens) la SNCF travaille avec Alstom sur la faisabilité d'une offre. Les deux groupes, qui ont envoyé des équipes sur place pour apprécier les aspects techniques du dossier, épluchent le cahier des charges et devront se prononcer d'ici à fin juillet. L'exploitation de cette ligne comprend la fourniture des équipements et une mise de fonds en equity. Il s'agirait d'un projet à 320 kilomètres/heure. Alstom proposerait ses derniers modèles de rames duplex.

Les Chinois exclus

Les industriels français devraient être confrontés aux Japonais et Coréens, les seuls à pouvoir répondre aux exigences de Brasilia de ne pas avoir eu d'accidents mortels depuis 5 ans. Exit donc les Chinois. Dilma Roussef ne veut pas prendre de risque. Le projet ferroviaire est controversé au Brésil en raison de son coût (15 milliards d'euros pour la construction de la ligne qui comporte 100 kilomètres d'ouvrages d'art) et les grands groupes de BTP brésiliens qui lorgnent les concessions des aéroports brésiliens n'en veulent pas.

Gros potentiel

Le potentiel de cette ligne dont le profil ressemble à la ligne Paris-Lyon semble énorme. Pour autant, tout dépendra du montant des péages que l'exploitant acquittera et des recettes qu'elle dégagera, lesquelles dépendront du trafic et de la politique tarifaire. Reste donc à savoir quelles seront les marges de man?uvre en termes de prix.

A part le Brésil, les projets de grande vitesse ferroviaire ne sont pas légion. La Turquie l'étudie mais discute visiblement avec les Italiens.