SNCF : les ventes de billets TGV dégringolent

Par F.G.  |   |  553  mots
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Après une baisse de trafic de 0,5% sur les TGV en 2012, les ventes des billets de TGV ont chuté de 4,4% en janvier et février, avec notamment une chute de 7% pour le seul mois de février selon les Echos.

Période difficile pour les TGV de la SNCF. Le 18 février, en présentant les résultats 2012, Guillaume Pepy tirait la sonnette d'alarme. « La très faible croissance influe sur les trafics voyageurs (..) depuis l'automne dernier, les trafics passagers sont impactés. La question pour 2013 est de savoir s'il y aura un trou d'air ou une croissance plus faible que prévu». A ce moment de l'année, Guillaume Pepy avait déjà les chiffres en tête pour les deux premiers mois de l'année. Après une baisse de trafic de 0,5% en 2012, la performance des TGV depuis le début de l'année est inquiétante. Selon les Echos, les ventes des billets ont reculé de 4,4% en janvier et février par rapport à la même période de 2012, en raison de la conjoncture du calendrier des vacances. Pour le seul mois de février, la baisse serait de 7%, en raison notamment des vacances d'hiver qui, pour la région parisienne, étaient en mars et non pas en février comme en 2012.

Concurrence de l'aérien
Mais au-delà de ça, la SNCF subit aussi les effets de la crise. De fait, il y a à la fois moins de passagers professionnels et des transferts de la première classe vers la seconde. Si l'on ajoute la concurrence des compagnies aériennes qui, à l'instar d'Air France, baissent leurs prix, la recette unitaire diminue. « «Depuis trois ans, l'évolution du panier moyen est inférieure à celle de l'inflation. Les clients sont de plus en plus adroits pour acheter moins cher. Les professionnels aussi », reconnaissait Guillaume Pepy, qui n'envisage pas d'augmenter les tarifs. Pour autant, la SNCF explique que les ventes pour l'été sont « un très grand succès ».

Mise en demeure
Par ailleurs, l'Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf), le « gendarme du rail », a mis en demeure la SNCF de se conformer à ses obligations en matière d'approvisionnement en gasoil de ses concurrents privés opérant des services de transport de fret. « Nous avons mis en demeure la SNCF la semaine dernière pour non-respect de ses obligations en matière d'approvisionnement en gasoil », a déclaré à l'AFP le président de l'Araf, Pierre Cardo, confirmant une information du site spécialisé Mobilettre. « Les discussions vont à présent commencer avec la SNCF pour savoir dans quelle mesure l'entreprise est disposée à changer son mode de fonctionnement », a-t-il expliqué.

Décourager la concurrence
Selon Mobilettre, « tout semble fait pour décourager les opérateurs: procédures payantes de vérification des compatibilités matérielles, étonnants délais d'accès aux installations, pénalités en cas d'entrée non-programmée ou inopinée, facturation systématique du coût d'un pompiste SNCF ». De fait, les opérateurs privés « ont quasiment déserté les installations SNCF" au profit d'installations nouvelles ou rénovées, de sites alternatifs ou encore en recourant à des approvisionnements dits "bord à bord », par camions citernes. La SNCF a entre trois et huit mois, selon les diverses injonctions formulées par l'Araf, pour se conformer aux règlements de référence, faute de quoi une procédure de sanction pourrait être engagée. L'Araf peut prononcer des amendes allant jusqu'à 5% du chiffre d'affaires du contrevenant et restreindre l'accès au réseau ferré.