Air France va durcir son plan de restructuration

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  604  mots
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La direction, qui évalue la situation du Plan Transform, devrait présenter de nouvelles mesures en septembre pour redresser le moyen-courrier et le cargo.

Prévu fin 2013, lors de l'annonce du plan Transform en janvier 2012, le retour à l'équilibre d'Air France sur le réseau court et moyen-courrier dit de «point-à-point» (par opposition aux vols en correspondances) est reporté. Mardi, en marge de l'assemblée générale de l'Iata (l'association internationale du transport aérien), qui se tenait à Cape Town en Afrique du Sud, Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France, n'a plus confirmé cet objectif. « Je ne peux donner de date pour le retour à l'équilibre», a-t-il indiqué. « Ce qui ne remet pas en cause nos prévisions financières. Nous maintenons un retour à la profitabilité en 2014, et à une profitabilité significative en 2015 », a-t-il précisé. En 2013, le groupe n'a pas communiqué de prévisions aux marchés.

Si la performance de l'activité de « point-à-point » n'a jamais été communiquée, celle de l'ensemble du court et moyen-courrier (qui inclut les passagers utilisant un vol moyen-courrier pour se rendre à Roissy et prendre un vol long-courrier) est bien connue. Les pertes se sont élevées à 600 millions d'euros en 2012 pour Air France, 100 millions de plus qu'en 2011. Un creusement des pertes qui a augmenté celles du groupe Air France-KLM à 800 millions, contre 700 millions en 2011.

Dégradation de la conjoncture économique

Pour Alexandre de Juniac, le report de l'objectif d'un retour à l'équilibre du « point-point » court et moyen-courrier s'explique essentiellement par la dégradation de la conjoncture économique. «Cela a joué sur les remplissages des avions et sur les prix », a expliqué Alexandre de Juniac, rappelant que la France était en récession. Aussi, la compagnie est-elle en train d'évaluer la situation avec les syndicats pour présenter des mesures en septembre, lesquelles seront discutées à l'automne, à l'occasion du fameux point d'étape sur le plan de restructuration Transfom 2015. « L'objet, c'est la phase 2 du plan Transfom. Il nous faudra voir s'il y a des choses à faire », a indiqué Alexandre de Juniac. « Il faut qu'on règle le problème du court et moyen-courrier même si l'on doit étaler la mise en ?uvre des mesures », a-t-il déclaré. Interrogé pour savoir s'il comptait s'attaquer aux coûts d'escales, le PDG d'Air France a répondu que « cela faisait partie du sujet ». Il n'y aura pas d'exception. Certaines escales, souvent pointées du doigt, comme Marseille, "seront traitées comme les autres", a-t-il indiqué.

Dans tous les cas, les bases de province de Marseille, Nice et Toulouse ne seront pas fermées, malgré des performances économiques décevantes. « Il n'y a pas de raisons de les fermer », a déclaré Alexandre de Juniac. Un point sera fait en septembre. Mais des mesures d'économies, d'augmentation de la productivité ainsi qu'une nouvelle façon de s'adresser au marché » semble d'ores et déjà acquises. A la question de l'extension du périmètre de la filiale à bas coûts Transavia, Alexandre de Juniac a indiqué qu'il "fallait négocier le périmètre interne ». Il faut être pragmatique, c'est-à-dire être capable de transférer une ligne exploitée par Air France à Transavia ou Hop et inversement ».

Des mesures pour redresser le cargo

Des mesures pour redresser le cargo seront également prises en septembre. « La question du redimensionnement de l'activité cargo se pose », indique le PDG d'Air France, alors qu'il ne reste plus que 13 avions tout cargo (9 chez KLM, 4 chez Air France). Au final, l'ensemble de ces nouvelles mesures risque d'engendrer un nouveau sureffectif. Si le groupe ne remet pas en cause son engagement à ne pas procéder à des départs contraints d'ici à fin 2014, un nouveau plan de départs volontaires n'est pas exclu. « Pourquoi pas », a déclaré Alexandre de Juniac