Air France-KLM et Alitalia aux antipodes sur l'ampleur du plan social

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  525  mots
Air France-KLM ne participera pas à l'augmentation de capital d'Alitalia si ses conditions ne sont pas réunies
Selon la presse italienne, le projet d'Air France-KLM conduirait à 5.000 suppressions de postes chez Alitalia, deux fois plus que le nombre prévu par la direction italienne. Air France-KLM a démenti ce chiffre de 5.000 suppressions de postes.

On comprend mieux les divergences qui opposent, d'un côté, le gouvernement italien et la direction d'Alitalia à son principal actionnaire avec 25% du capital, Air France-KLM, au sujet du sauvetage de la compagnie italienne, une nouvelle fois en difficulté. Selon Il Sole 24 Ore, dans son édition dominicale, les conditions d'Air France-KLM pour participer à l'augmentation de capital d'Alitalia -sur laquelle les actionnaires actuels ont jusqu'à mi-novembre pour se prononcer- impliqueraient la suppression de 5.000 emplois chez la compagnie aérienne italienne. Le double que ce qu'aurait prévu l'actuel administrateur délégué, Gabriele de Torchio. Chez Air France-KLM on ne fait pas de commentaires. Selon une source proche du groupe français, citée par Reuters, ce dernier aurait réclamé "beaucoup" de postes en moins chez Alitalia, tout en ajoutant, sans le préciser, que ce chiffre n'allait pas jusqu'à 5.000. Air France-KLM a, ce lundi, démenti vouloir supprimer 5.000 postes.

Alitalia veut augmenter le long-courrier

Cette différence entre les chiffres d'Alitalia et ceux d'Air France-KLM  traduisent la différence d'appréciation sur le périmètre de la compagnie italienne et donc sur celui de la flotte et des effectifs. Air France-KLM  préconise une baisse drastique des capacités sur le réseau court et moyen-courrier d'Alitalia et une stabilisation de l'offre sur le long-courrier. La direction du transporteur transalpin entend, quant à elle, réduire elle aussi les capacités sur le moyen-courrier mais de manière moins forte, tandis et développer le long-courrier. Ce dernier point reste incompréhensible pour le groupe français. Car, augmenter la voilure sur le long-courrier passe non seulement par l'achat ou la location de nouveaux avions, mais aussi par l'ouverture de nouvelles lignes toujours très coûteuses, dont le retour sur investissement prend toujours du temps. Plutôt que de réduire la dette, cette stratégie aurait pour conséquence de l'augmenter, alors qu'Air France-KLM exige sa restructuration de la dette, aujourd'hui de plus de 800 millions d'euros.

Le coup de la dernière chance

Si Air France-KLM justifie ses conditions par la gravité de la situation de la compagnie italienne (et de la sienne), les parties prenantes transalpines ne peuvent évidemment pas les accepter. Ces dernières ont plutôt intérêt de tenter le coup de la dernière chance en cherchant un autre partenaire industriel. D'autant, que l'augmentation de capital de 300 millions (cela sera probablement moins si Air France-KLM ne souscrit pas), assortie d'un prêt de 200 millions promis en théorie par les banques donnent un sursis de quelques mois à Alitalia.

Un autre partenaire recherché

Vendredi, le ministre Alitalia italien des Transports Maurizio Lupi a indiqué qu'il cherchera un autre partenaire dans le cas où Air France-KLM, ne souscrirait pas à son augmentation de capital, a déclaré le ministre "Désormais la priorité est de mettre en place un plan de redressement fort prenant en compte l'entrée d'un partenaire international", avait-il expliqué le ministre lors d'un entretien accordé quotidien italien Corriere Della Sera. "Nous sommes à la recherche d'un partenariat, nous le trouverons et nous nous assurerons de sa solidité", a ajouté Maurizio Lupi, sans toutefois identifier des partenaires potentiels.