Les fauteurs de troubles sont de plus en plus nombreux dans les avions (Iata)

Par Fabrice Gliszczynski, à Genève  |   |  364  mots
Un incident causé par les passagers tous les 1.200 vols
Entre 2008 et 2011, les cas d'incivilités à bord (insultes, consommation de drogue, harcèlement sexuel..) ont été multipliés par 8. Les compagnies aériennes demandent une révision de la règlementation.

Les incivilités des passagers dans les avions : le problème est de plus en plus fréquent et inquiète les compagnies. Selon l'association internationale du transport aérien (Iata), plus de 15.000 incidents liés à des comportements des passagers ont été répertoriés à bord entre 2008 et 2011. Le nombre a augmenté a été multiplié par huit sur cette période.

"En 2011, cela a représenté un incident tous les 1.200 vols", explique Tim Colehan, directeur adjoint des affaires extérieures à l'Iata. Parmi les exemples cités de ces comportements interdits, il cite la consommation de drogues, de cigarette, le refus de suivre les instructions de sécurité, les cas de confrontation verbale ou physiques avec l'équipage ou d'autres passagers, les cas de menaces, d'abus sexuels…

Un coût qui peut atteindre 200 000 dollars

De tels comportements ont un coût pour les compagnies quand il faut dérouter l'avion pour "déposer" le fauteur de troubles, ce qui est très compliqué sur le plan juridique. "Entre 10.000 et 200 000 dollars", principalement pour payer le carburant supplémentaire pour dérouter l'avion. S'ajoutent le risque de manquer des correspondances et les conséquences négatives sur l'image de a compagnie.

Pour l'Iata ce phénomène reflète un problème de société où les comportements anti-sociaux deviennent de plus en plus importants. Certains spécialistes de la sécurité en France expliquent aussi cette tendance par l'augmentation du nombre de passagers ayant peu l'habitude de voyager.

Durcissement des règles

En attendant, l'Iata demande un durcissement de de la règlementation pour punir ce type de passagers. Car quand le passager est remis à la police, il est le plus souvent relâché, en raison de l'impossibilité des forces de l'ordre d'agir. Ceci à cause de la convention de Tokyo de 1963 qui règlemente ces cas d'incivilités.

En effet, selon l'Iata, cette convention n'accorde aux autorités d'un Etat le droit d'agir que si l'avion dans lequel a sévi le fauteur de troubles est immatriculé dans ce pays. Ce qui ne va pas de soi, en particulier dans le cas des avions en location dont l'immatriculation n'a rien avoir avec l'origine des opérateurs.