Etihad hésite toujours à tenter le sauvetage d'Alitalia

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  473  mots
Pour le directeur général de la compagnie d'Abu Dhabi, un investissement dans Alitalia reste encore du 50-50. La décision ne pourrait être prise que d'ici 3 à 4 semaines selon Alitalia.

C'est du "50-50". C'est ce qu'a indiqué le directeur général d'Etihad Airways, James Hogan, au sujet d'un investissement de la compagnie qu'il dirige dans Alitalia. La décision sera fonction des réponses apportées aux conditions posées par la compagnie publique d'Abu Dhabi, a-t-il précisé ce lundi. "Nous avons déjà par le passé examiné les comptes de compagnies sans pour autant investir", a ajouté James Hogan.

L'examen des comptes prend plus de temps que prévu

Alors que la compagnie du Golfe devait trancher avant la fin de la première semaine de mars, elle devrait prendre plus de temps selon Gabriele Del Torchio l'administrateur délégué d'Alitalia.  "D'ici trois ou quatre semaines", a-t-il espéré la semaine dernière. Les discussions se sont intensifiées ces derniers temps entre les deux parties et des sources ont évoqué une prise de participation de l'ordre de 40% d'Etihad dans Alitalia, pour un montant de 300 à 400 millions d'euros

Prérequis

James Hogan a maintes fois déclaré que l'accord ne pouvait se faire que si Alitalia remplissait les critères demandés en matière de coûts, de rentabilité, de restructuration, de réseau et de gestion, sans toutefois entrer davantage dans le détail.

Selon Reuters, Etihad exige des suppressions de postes. "Je n'ai pas fait de commentaires sur des suppressions de coûts", a dit à ce sujet James Hogan. Mi-février, la compagnie italienne est parvenue à un accord avec les syndicats sur les conditions de suppression de l'équivalent de 1.900 postes. Un nombre qui pourrait, hélas, s'avérer insuffisant pour remettre en selle Alitalia, selon des proches du dossier.

Que fera Air France-KLM

Si Etihad franchissait le Rubicon, Air France-KLM, toujours actionnaire à 7% (contre 25% avant la recapitalisation de 300 millions d'euros en décembre à laquelle le groupe a refusé de souscrire), pourrait l'épauler.

"Si Etihad investit dans Alitalia, nous regarderons s'il y a un intérêt pour nous d'augmenter notre participation dans le capital d'Alitalia. Nos conditions n'ont pas bougé. Alitalia doit se restructurer tant sur le plan industriel que financier. Sa situation doit être réglée rapidement, au moment où l'offensive des low-cost à Rome complique le dossier", a déclaré récemment à la Tribune le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac.

Augmentation de la participation dans Virgin Australia

Etihad possède déjà des participations dans Air Berlin (29%), dans Air Seychelles (40%), dans Virgin Australia (19,9%) et dans Aer Lingus (3%) et a récemment pris 24% de Jet Airways en Inde, et 49% d'Air Serbia. James Hogan a déclaré qu'Etihad pourrait prendre une participation supplémentaire - de 3% à 6% - dans Virgin Australia, dont la compagnie détient actuellement quelque 20%.

A la faveur notamment de ses différents partenariats, Etihad a annoncé au titre de 2013 un bénéfice net en hausse de 48% à 62 millions de dollars (45 millions d'euros).