SNCM : renouvellement de la flotte en vue ?

Par latribune.fr  |   |  556  mots
Le conseil de surveillance de la SNCM a validé vendredi (mais pas signé) "une lettre d'intention" pour la commande de quatre navires, (dont deux en option) destinés à renouveler la flotte de la compagnie de ferries en difficulté.

Le conseil de surveillance de la SNCM a validé vendredi (mais pas signé) "une lettre d'intention" pour la commande de quatre navires, (dont deux en option) destinés à renouveler la flotte de la compagnie de ferries en difficulté. Ce qui confirme un peu plus les engagements de l'Etat en faveur du plan de redressement. Le conseil "a donné mandat au Président du Directoire pour engager une nouvelle étape décisive des négociations pour l'achat de sa nouvelle flotte sur la base d'une lettre d'intention de commande validée en séance", a expliqué un porte-parole. La livraison du premier navire est prévue pour juin 2016.

Quel chantier?

Validée, la lettre n'est toutefois pas encore définitivement signée. "Le 18 mars prochain un nouveau Conseil de Surveillance se réunira pour donner pouvoir au Président du Directoire pour signer cette lettre d'intention de commande qui portera alors la dernière offre ferme du chantier choisi", a expliqué un porte-parole de la SNCM. Plusieurs chantiers restent en concurrence à ce stade pour cette commande, notamment STX et l'italien Fincantieri.

La validation de la lettre va dans le sens des engagements pris début janvier en faveur du plan de redressement de la compagnie maritime pour mettre fin à une grève de près de 10 jours. Ce plan prévoit un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et un plan de départ de 500 postes (sur 2.600), le tout pour obtenir une meilleure productivité et remettre l'entreprise à flot.

Convaincre les actionnaires

Les actionnaires de la SNCM (Transdev, coentreprise de Veolia Environnement et de la Caisse des dépôts, à 66%, l'Etat, 25% et les salariés, 9%) s'étaient séparés le 25 février sans accord sur la commande de deux navires assortie d'une option pour la construction de deux autres dans le cadre de la mise en place du projet industriel de la compagnie maritime validé en septembre 2013 par la direction et les actionnaires. Les actionnaires privés avaient voté contre et l'Etat s'était abstenu.

Deux jours plus tard, Antoine Frérot, le PDG de Veolia Environnement, avait jeté de l'huile sur le feu en défendant la mise sous "protection" de la SNCM par le tribunal de commerce de Marseille. Objectif: "la mettre à l'abri des amendes de Bruxelles", qui a condamné la compagnie à rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques jugées illicites.

Protection oui, dépôt de bilan non

La mise sous protection, pas "le dépôt de bilan", expliquait en début de semaine Antoine Frérot. "Cela revient exactement à la même chose, c'est une faillite organisée qui réduirait la compagnie à quatre bateaux", s'emportent les élus de la CFE-CGC, réclamant "des négociations immédiates" en vue d'une sortie de Veolia-Transdev du capital, "actionnaires hostiles et défaillants".

Qui va payer?

Reste la question fondamentale. Qui va payer ces navires à 170 millions d'euros pièce. Selon le Monde, l'achat de ces bâtiments mixtes (fret et passagers) pourrait être financé par un fonds d'investissement étranger, pour partie en fonds propres et pour partie grâce à un prêt garanti par la société d'assurance-crédit Coface. Cette garantie de nature publique lui permettrait d'obtenir des conditions plus avantageuses que sur le marché. Ces bateaux seraient ensuite loués à la SNCM pour un loyer qui reste à préciser.