Boeing de Malaysia Airlines, quand (et où) a-t-il vraiment disparu ?

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  745  mots
Alors que la compagnie évoquait samedi une perte de contact de l'avion à 2h40 samedi, l'horaire est passé à 1h30 le lendemain dans un communiqué de presse. Depuis, il n'est plus mentionné dans les communiqués. En évoquant la possibilité d'un enregistrement à 2h15 de l'autre côté de la Malaisie, les militaires malaisiens ajoutent de la confusion à la communication. Celle-ci est jugée cahotique par la Chine.

A quelle heure a vraiment disparu le vol MH 370 des écrans radar ? Sur ce point crucial, la communication officielle de Malaysia Airlines est pour le moins ambigüe puisque la compagnie a fait état de deux horaires différents depuis l'annonce de la disparition de son Boeing 777-200 avec 239 personnes à bord samedi 8 mars après son décollage de Kuala Lumpur à 00h41. Ceci sans jamais signaler cette correction dans ses communiqués. En effet, dans son premier communiqué samedi 8 mars, publié à 7h30 (heure locale), la compagnie « confirme que le vol MH 370 a perdu le contact avec le centre de contrôle de Subang à 2h40 », soit deux heures donc après le décollage de Kuala Lumpur. "Malaysia Airlines confirms that flight MH370 has lost contact with Subang Air Traffic Control at 2.40am, today (8 March 2014)".

Un écart de 1h10

Tous les autres communiqués diffusés samedi mentionneront également cet horaire. En revanche, à partir du dimanche 9 mars, la compagnie ne fait plus état d'une perte de contact à 2h40 et utilise une formule différente. Dans son sixième communiqué en effet, diffusé le dimanche 9 mars à 2 heures du matin (heure locale) Malaysia Airlines déclare : "It has been more than 24 hours since we last heard from MH370 at 1.30am".

Outre la différence d'horaire, le communiqué fait allusion au dernier contact radio du pilote de l'avion sans que le centre de contrôle ne soit mentionné. Selon l'aviation civile malaisienne, le dernier message radio transmis au contrôle aérien a été "Eh bien, bonne nuit". Ces mots ont été prononcés par l'un des pilotes au moment où le Boeing quittait l'espace aérien malaisien pour entrer dans l'espace aérien vietnamien

Interrogée, la compagnie n'était pas en mesure d'apporter un commentaire.

Les militaires apportent leur lot de confusion

Les propos attribués par la presse malaisienne à des militaires malaisiens mais aussi les propos de ces derniers, entretiennent cette confusion. Cité mardi 12 mars par un journal malaisien, le chef de l'armée de l'air Rodzali Daud a déclaré que le Boeing a été détecté pour la dernière fois par un radar militaire (et non civil) à 02h40 samedi, près de l'îlot de Pulau Perak, dans le nord du détroit de Malacca. Il volait alors à 9.000 mètres, a-t-il ajouté".

Ce "2h40" correspond donc au premier horaire indiqué par Malaysia Airlines de la perte du contact par le centre de contrôle de Sebang, de l'autre côté de la Malaisie, sur la côte orientale de la Malaisie et le sud du Vietnam. Ce mercredi, le chef de l'armé a démenti avoir tenu de tels propos. Pour autant, cité par Reuters, il a déclaré qu'un signal émanant possiblement du vol MH370 - le conditionnel reste de rigueur - a été enregistré à 02h15 heure locale. Il a ajouté que l'appareil se trouvait alors à 200 miles (320 km environ) au nord-ouest de l'île de Penang, de l'autre côté de la Malaisie, dans le détroit de Malacca, à des centaines de km de l'endroit où il se trouvait lorsqu'il a disparu des écrans radars. "Nous vérifions. Nous ne disons pas que c'est le vol MH370. C'est un point non identifié", a-t-il dit.

Les recherches sont étendues

Alors qu'elles se déroulaient principalement dans un rayon de près de 200 km autour du lieu où le contrôle aérien a perdu le contact avec l'appareil entre la côte orientale de la Malaisie et le sud du Vietnam, ces recherches s'effectuent également désormais à des centaines de kilomètres de là, vers l'ouest. Elles couvrent désormais une superficie totale de plus de 90.000 km2, équivalant au territoire du Portugal. Douze nations, dont les Etats-Unis, la Chine et la Japon participent aux opérations qui mobilisent pas moins de 42 navires et 39 avions.

L'hypothèse d'un changement brutal de cap et la confusion autour de l'endroit supposé ou possible de la disparition de l'appareil ont poussé le Vietnam à suspendre mercredi en partie ses recherches en mer de Chine méridionale.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a ainsi déploré un flux d'informations "assez chaotiques", deux jours après avoir déjà réclamé à Kuala Lumpur d'intensifier ses opérations. n'y a de confusion que si vous voulez y voir de la confusion", a répondu le ministre malaisien des transports Hishammuddin Hussein, rejetant ainsi les critiques d'experts ayant pointé du doigt une "incompétence" des autorités.