MH370 : le Boeing de Malaysia Airlines s’est abîmé dans l’océan indien

Par latribune.fr  |   |  792  mots
Le Premier ministre malaisien Najib Razak a indiqué qu'une nouvelle lecture des observations satellitaires de la trajectoire du Boeing 777 de Malaysia Airlines conduisait aux eaux houleuses situées au large des côtes occidentales de l'Australie, loin de toute piste d'atterrissage.

Le Boeing B777 de Malaysia Airlines, qui avait disparu le 8 mars aux larges de la côte orientale de la Malaise à 1h30, une heure après son décollage de Kuala Lumpur pour Pékin, s'est abîmé en mer. Après 17 jours de recherches et d'hypothèses les plus folles en raison d'absence d'indices, le Premier ministre malaisien Najib Razak a indiqué qu'une nouvelle lecture des observations satellitaires de la trajectoire du Boeing 777 de Malaysia Airlines conduisait aux eaux houleuses situées au large des côtes occidentales de l'Australie, loin de toute piste d'atterrissage.

Lire ici : comment l'avion a été localisé

"C'est avec profonds regret et tristesse que je dois vous informer que (...) le vol MH370 a fini dans le sud de l'océan Indien", a déclaré Najib Razak. "Aucune des personnes à bord n'a survécu", selon un texto de la compagnie aérienne aux familles des victimes cité par la BBC.

Zone à l'ouest de Perth

Cette annonce conclut 17 jours d'angoisse pour les proches des 239 personnes présentes à bord du Boeing, dont 153 Chinois et quatre Français. Elle ne répond pour autant à aucune interrogation quant au scénario ayant précipité le Boeing dans cette région parmi les plus isolées et inhospitalières de la planète. L'opérateur de satellites Inmarsat et le AAIB (Bureau britannique d'enquête sur les accidents aériens) "ont conclu que le MH370 a volé dans le couloir sud et que sa dernière position se trouvait au milieu de l'océan Indien", a parallèlement annoncé la compagnie dans un texte transmis aux proches des disparus. Le texte précise que les calculs mènent à une zone située "à l'ouest de Perth", la grande ville des côtes occidentales de l'Australie à partir de laquelle sont engagées depuis le 20 mars de vastes recherches aériennes et navales.

Plusieurs données satellite de la Chine, de l'Australie ou de la France ont identifié des débris dérivant entre la pointe sud-ouest de l'Australie et l'Antarctique. Certains éléments ont été aperçus samedi par un appareil civil, notamment ce qui ressemble à une palette en bois et des sangles.

Et lundi, un avion australien avait repéré deux pièces à la dérive. Croisant à proximité, un navire logistique de la Marine australienne, le HMAS Success, équipé d'une grue lui permettant d'accrocher puis de remorquer des débris de taille imposante, avait été orienté afin de tenter de les récupérer.

Le mystère reste entier

Le mystère reste donc entier sur cet accident. Pourquoi l'appareil a-t-il disparu des écrans radars civils malaisiens, pourquoi a-t-il changé de cap pour partir vers l'ouest ? Pourquoi le transpondeur a-t-il été coupé ? Le vol a-t-il été détourné par des pirates de l'air ?

Bref, autant de questions qui sont, pour l'heure, sans réponse en l'absence de boîtes noires. Pour cela les chercheurs doivent retrouver l'épave, laquelle peut être très éloignée de la zone où les débris ont repérés.  Depuis 17 jours, ils ont en effet eu le temps de dériver sur de longues distances. L'analyse des courants et des fonds marins peut permettre de définir la zone de l'impact de l'avion.

 Trop tôt pour lancer des recherches

Le bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français a estimé qu'il était prématuré de lancer des recherches sous-marines pour tenter de localiser l'avion du vol MH370, soulignant que le préalable était de définir une zone de recherches "plus restreinte".

"Il convient de noter que les informations disponibles aujourd'hui conduisent à effectuer des recherches en surface afin d'identifier des débris repérés dans le sud de l'Océan indien dans des zones extrêmement vastes qui ne permettent pas, à ce stade, d'envisager des recherches sous-marines", selon le BEA, qui avait dépêché trois enquêteurs à Kuala Lumpur. "Une phase sous-marine pour tenter de localiser l'avion du vol MH 370 ne pourra être lancée que si les actions en cours permettent de définir une zone de recherches plus restreinte que les zones de recherche actuelles", ajoute le BEA.

Il précise par ailleurs que ses enquêteurs, qui avaient été dépêchés sur place, étaient revenus de Kuala Lumpur "ce week-end".

"Au cours de leur semaine de travail aux côtés de leurs homologues américain et anglais, ils ont fait part aux autorités malaisiennes de leur expérience dans l'organisation de recherches sous-marines acquise notamment lors des recherches de l'épave de l'avion du vol AF447 Rio Paris entre 2009 et 2011", poursuit-il. "Ils ont ainsi pu conseiller leurs interlocuteurs sur les moyens à mobiliser si des phases de recherches sous-marines devaient être lancées pour retrouver le Boeing 777".