Vol MH370 : l’incroyable coup de poker des enquêteurs pour trouver le Boeing de Malaysia Airlines

Par latribune.fr  |   |  654  mots
Un navire équipé d'un détecteur de boîtes noires est arrivé vendredi dans la zone de recherches du B777 de Malaysia Airlines, disparu il y a un mois dans le sud de l'océan Indien, mais les balises ne vont plus émettre que pendant quelques jours.

Déployer un détecteur de boîtes noires au moment où celles du MH370 vont cesser d'émettre dans les tous prochains jours, sur un bateau contraint de naviguer à 5 km/h dans une zone de l'océan indien aussi grande que la Norvège, et sans idée précise de l'endroit où est tombé l'avion : c'est l'incroyable coup de poker que tentent les équipes de recherches du Boeing de Malaysia Airlines.

Aussi aléatoire soit-elle, cette tentative est la seule qui permettrait de retrouver très rapidement les boites noires de l'appareil et d'élucider dans la foulée le mystère du B777 disparu le 8 mars dernier avec 239 personnes à bord. Un scénario de l'espoir qui éviterait des recherches longues et hasardeuses. Mais qui s'apparente à un gros coup de chance.

"La balise a une durée de vie d'environ un mois avant de cesser d'émettre et donc nous nous approchons du moment où elle va s'éteindre", a rappelé Angus Houston, cet ancien chef de l'armée de l'air australienne, chargé de coordonner les opérations de recherches.

La durée de vie de la batterie dépend de la température de l'eau, de la profondeur et de la pression. Leur portée de détection est en moyenne de deux à trois kilomètres.

Une sonde de 35 kg

Ce vendredi, 28 jours après la disparition du vol MH370, l'Ocean Shield, un navire australien équipé d'un détecteur de boîtes noires est arrivé dans la zone de recherches. Il sillonne dans la zone à l'ouest de l'Australie où, selon les autorités, l'appareil s'est abîmé, en tractant dans l'eau une sonde triangulaire de 35 kilogrammes de la marine américaine, destinée à capter les émissions acoustiques des enregistreurs de vols. Les hydrophones qu'elle contient peuvent détecter les signaux d'une boîte noire jusqu'à 6.000 mètres de profondeur.

Un travail de fourmi, car la zone est vaste et le sonar américain doit être tracté à 5 km/h pour qu'il puisse détecter des signaux. De fait, le périmètre de recherches du sonar a été réduit par rapport à la zone passée au peigne fin par les avions et bateaux (319.000 km2, la surface de la Norvège).

Réduire la zone de recherches

Certains experts doutent d'ailleurs de l'utilité de déployer ce détecteur de boîte noire tant que les enquêteurs n'auront pas une idée plus précise de l'endroit où l'avion a percuté la surface de l'océan.

"Capter un signal émanant de la balise me semble tenir de la chance", confiait récemment à l'AFP un acteur des opérations de recherches en mer du vol AF447 qui s'était abîmé dans l'Atlantique en 2009.

Il rappelait en outre que dans le cas du Rio-Paris, les balises n'avaient pas été entendues. Il s'était avéré par la suite que l'une n'était pas fonctionnelle et que l'autre avait été arrachée lors de l'impact et n'avait pas pu être retrouvée.

Un sous-marin à la rescousse

L'Ocean Shield est accompagné du HMS Echo, un bateau de la Royal Navy, pour l'aider dans le travail de détection de boîtes noires. Le bâtiment australien transporte à son bord un drone sous-marin pouvant étudier le sol des fonds marins. Mercredi le 2 avril, la Royal Navy avait annoncé le déploiement dans la zone de recherches du sous-marin HMS Tireless, pour "contribuer aux efforts de localisation de l'avion grâce à ses capacités avancées de recherche sous l'eau".

Dans le même temps la recherche des débris de l'appareil à la surface de l'eau continue/ Quatorze avions étaient de mission vendredi, pour scruter les flots et tenter de repérer des débris du Boeing 777, dont rien pour le moment n'a été récupéré.

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