MH370, le copilote a tenté de téléphoner après le changement de cap du Boeing de Malaysia Airlines ?

Par latribune.fr  |   |  991  mots
Les enquêteurs malaisiens soupçonnent le copilote de l'avion d'avoir essayé de téléphoner à l'aide de son portable après que l'appareil a modifié sa trajectoire, selon le journal de Kuala Lumpur New Straits Times samedi. Le ministre des Transports malaisien n'est pas au courant.

Fariq Abdul Hamid, le copilote du vol MH370, a-t-il essayé de téléphoner à l'aide de son portable, après le brutal changement de cap de manière délibérée du B777 le 8 mars dernier ? Les enquêteurs le pensent selon journal de Kuala Lumpur New Straits Times samedi qui cite des sources anonymes proches de l'enquête. Selon elles, un appel provenant du portable de Fariq Abdul Hamid a été capté par une antenne de téléphonie alors que l'avion se trouvait à environ 200 milles nautiques (370 km) au nord-ouest de Penang, port de la côte ouest de la péninsule malaise.

"La tour de télécommunications a repéré l'appel qu'il tentait de passer. Sur la question de savoir pourquoi l'appel a été interrompu, c'est probablement parce que l'appareil s'éloignait très rapidement de la tour et n'était pas encore couvert par une autre tour", écrit le New Straits Times.

Cité par le journal, le ministre des Transports par intérim, Hishammuddin Hussein, semble mettre en doute ces informations, qui demandent selon lui à être vérifiées. "Si cela s'est vraiment produit, nous en aurions entendu parler auparavant." Ce dimanche, il a réitéré ses propos. Interrogé sur l'existence de ces appels il a répondu : "autant que je sache, non". Il a cependant ajouté ne pas vouloir s'avancer dans "ce qui est le domaine de la police et des agences internationales" qui enquêtent sur l'affaire.

"Je ne veux pas perturber les enquêtes qui sont conduites non seulement par la police malaisienne mais aussi le FBI, (les services secrets britanniques) MI6, les renseignements chinois et d'autres agences", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Kuala Lumpur.

Des propos contradictoires

Selon d'autres sources proches de l'investigation cités par le journal malaisien, le signal du téléphone de Fariq Abdul Hamid pourrait seulement être un signal émis lorsqu'il s'est éteint.

Les enquêteurs ont acquis la conviction qu'une personne ayant une connaissance détaillée du fonctionnement du Boeing 777-200ER et de la navigation commerciale avait éteint les systèmes de communication de l'avion avant de le faire dévier délibérément de sa trajectoire. Est-ce l'un des deux pilotes? Les deux? Un ou des passagers? 

Début avril, la police malaisienne avait mis hors de cause les 227 passagers selon l'agence de presse officielle Bernama qui citait le chef de la police, Khalid Abu Bakar,Khalid Abu Bakar. Selon lui, les enquêteurs ont écarté l'hypothèse selon laquelle un ou plusieurs passagers pourraient avoir participé à une prise d'otage, à un acte de sabotage ou avoir eu des problèmes personnels ou psychologiques qui pourraient expliquer la disparition du B777. Du coup, l'enquête s'est recentrée sur le seul équipage du vol.

Pour autant, ce dimanche, le ministre des transports a contredit les propos du chef de la police en précisant qu'aucun passager n'avait été totalement écarté de l'enquête. 

"L'inspecteur général de la police avait indiqué alors n'avoir rien trouvé de suspect parmi les passagers (...) mais à moins que nous trouvions plus d'informations, notamment les données contenues dans les boites noires, je ne pense pas que le chef de la police puisse dire qu'ils ont tous été écartés", a déclaré le ministre.

Agé de 27 ans, le copilote avait rejoint la compagnie à l'âge de 20 ans et étudié le pilotage dans une école sur l'île malaisienne de Langkawi. Il est le fils d'un haut responsable du ministère des travaux publics d'un des Etats de Malaisie Sa famille et ses amis le décrivent comme un homme pieux et sérieux professionnellement. 

Quant au Le commandant, Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, travaillait pour la compagnie malaisienne depuis 1981 et compte 18.365 heures de vol. 

Boîtes noires

Seules les boîtes noires pourront lever le secret du MH370. Samedi, navires et avions poursuivaient leurs recherches de l'épave dans le sud de l'océan Indien, mais le Premier ministre australien, beaucoup plus réservé que la veille, a d'ores et déjà averti qu'elles prendront encore beaucoup de temps.

"Tenter de localiser quelque chose à 4,5 km sous la surface de l'océan à environ un millier de kilomètres des côtes représente une énorme, énorme tâche et il est probable qu'il faudra continuer encore longtemps", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

Le Centre conjoint de coordination des agences (JACC), chargé d'organiser les opérations à Perth (ouest de l'Australie), a indiqué samedi matin que la zone de recherche avait encore été rétrécie, pour tenter de retrouver l'épave.

Quatre signaux ont été repérés par une sonde hydrophone américaine tractée à basse vitesse par un navire de la Marine australienne, l'Ocean Shield. Un cinquième a été capté par une bouée-sonar larguée sur la zone mais il n'est vraisemblablement pas lié à l'avion, avait annoncé vendredi le JACC.

Le Premier ministre austalien Tony Abbott s'était déclaré "très confiant" vendredi dans le fait que les ultrasons détectés dans le sud de l'océan Indien provenaient des boîtes noires du vol MH370.

"Nous avons énormément réduit le périmètre des recherches et nous sommes très confiants dans le fait que les signaux que nous détectons viennent des boîtes noires", avait-il déclaré depuis Shanghaï avant de rencontrer le président chinois XI Jinping.

Lors de leur rencontre à Pekin le président Xi Jinping a remercié Tony Abbott pour les efforts de l'Australie afin de retrouver l'avion tandis que le Premier ministre australien a rendu la pareille à son hôte pour la contribution chinoise, a rapporté l'agence Chine Nouvelle.

Le responsable des recherches, Angus Houston a suscité mercredi l'espoir d'une résolution imminente du mystère du vol MH370 en affirmant que l'épave de l'avion pourrait être localisée dans les tout prochains jours.

 

X