La SNCF pourrait supprimer le bar dans les TGV du futur d'Alstom (Guillaume Pepy)

Par latribune.fr  |   |  571  mots
Pour concevoir des TGV disposant de plus de sièges, le président de la SNCF évoque la possibilité de supprimer le bar. La SNCF demande à Alstom un TGV réduisant les coûts au siège de 30%. Guillaume Pepy a par ailleurs qualifié l'affaire des TER trop larges de "vrai-faux scandale".

 Le TGV du futur n'aura t-il plus de bar à son bord ? C'est l'hypothèse émise ce mercredi par le président de la SNCF Guillaume Pepy auditionné par la commission du développement durable de l'Assemblée Nationale. Le projet de TGV du futur d'Alstom, prévu pour 2018, a évolué, depuis le lancement du projet, d'un modèle haut de gamme à un train moins coûteux par passager, a indiqué Guillaume Pepy.

"Le cahier des charges a fondamentalement changé", a souligné Guillaume Pepy, puisqu'il est passé du "nec plus ultra", à 30 ou 35 millions d'euros par train, à "un TGV qui, au siège passager, serait 30% moins cher (...) [pour pouvoir] faire des prix plus bas".

Un chariot roulant

Alstom, en charge du projet, devra donc concevoir un TGV avec plus de places par rames que dans le modèle actuel, "sans diminuer le confort des voyageurs", a détaillé le patron de la SNCF, évoquant notamment la possibilité de "supprimer le bar", qui pourrait être remplacé par un autre système, un chariot roulant par exemple.

"Vrai-faux scandale"

Concernant l'affaire des TER trop larges, Guillaume Pepy l'a qualifiée de "vrai-faux scandale". "On est passé très très vite (...) à un statut de vrai-faux scandalee, sans que nous ayons pu avoir le temps, les uns, les autres, de revenir sur les faits", a-t-il commenté.

Selon lui, les 260.000 salariés de SNCF et RFF n'ont "pas compris comment un article du Canard Enchaîné (qui avait dévoilé l'information, ndlr) (s'est transformé) en polémique nationale, en scandale d'État". Il a déploré "le dommage créé à notre industrie", et estimé que "toute cette affaire, c'est la volonté de tous les élus de France de rendre les trains plus accessibles aux personnes à mobilité réduite, aux seniors, aux familles. Cet objectif-là, nous allons le poursuivre".

Selon lui, seule une ligne dans les Hautes-Pyrénées aura ses nouveaux TER en retard à cause des travaux.

"On prendrait la même décision aujourd'hui"

"Si la décision était à prendre aujourd'hui, il ne fait aucun doute qu'elle serait la même", selon le président de RFF Jacques Rapoport, auditionné conjointement avec Guillaume Pepy.

Il a de nouveau précisé que tout nouveau matériel nécessite une "adaptation de l'infrastructure, ça a été le cas pour les TGV, pour les Franciliens, ..." et a précisé que, rien qu'en Ile-de-France, "il y a sept hauteurs de quais différents, c'est le fruit de 150 ans d'histoire".

Néanmoins, les deux entreprises ont de nouveau reconnu une mauvaise communication entre elles de 2009 à 2011, "sur le thème simple de « ce n'est pas à moi de payer, c'est à l'autre", selon Jacques Rapoport.

Réforme ferroviaire

La réforme ferroviaire, assurent SNCF et RFF, devrait empêcher à l'avenir ce genre de dysfonctionnement.

Le texte, qui doit être débattu à partir du 17 juin à l'Assemblée Nationale, vise à regrouper les forces de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF) avec une organisation en trois entités: SNCF mobilités, opérateur ferroviaire, SNCF-réseau, gestionnaire d'infrastructures, et un établissement public qui chapeaute les deux autres, nommé SNCF.

Par ailleurs, évoquant une nouvelle commande de trains pour remplacer les vieux Corails, après celle passée en décembre, Guillaume Pepy a fait état d'une "décision à prendre par le ministre des Transports, (...) dans les prochains mois". Il a rappelé que c'est l'écotaxe "qui devait assurer le renouvellement des trains Corail".

 

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