Alitalia et Etihad se sont enfin dit oui

Par latribune.fr  |   |  483  mots
L'accord prévoit qu'Etihad investira 560 millions d'euros pour une part de 49% dans le capital d'Alitalia.
Après huit mois de négociations, un accord a été conclu vendredi entre la compagnie aérienne italienne, en difficulté, et sa prospère homologue des Émirats arabes unis.

Just married. Après huit mois de tumultueuses fiançailles, la compagnie aérienne émiratie Etihad Airways et son homologue italienne en difficulté Alitalia ont bien convolé en justes noces, signant un accord d'alliance vendredi à Rome. Le président d'Alitalia Roberto Colaninno et son administrateur délégué Gabriele Del Torchio ont participé à la cérémonie de signature avec le directeur général d'Etihad James Hogan, rapporte Reuters.

Gabriele Del Torchio s'est réjoui devant la presse:

"Après beaucoup d'efforts, une année de travail et de nombreuses soirées, nous y sommes arrivés".

Etihad devrait investir 560 millions d'euros pour une part de 49%

Lancées officiellement en décembre 2013, les négociations entre les promis ont longtemps buté sur la lourde dette d'Alitalia (environ 1 milliard d'euros) et sur les sacrifices en termes d'emplois.

L'accord prévoit finalement un investissement total de 1,758 milliard d'euros en plusieurs tranches, ont précisé les deux groupes dans un communiqué. Etihad elle-même va investir 560 millions d'euros pour devenir le principal actionnaire d'Alitalia, avec 49% de son capital. D'autres actionnaires verseront 300 millions d'euros. L'accord comprend également 598 millions d'euros de restructurations de dette ainsi que 300 millions de nouveaux prêts de la part de banques italiennes.

Avant l'augmentation de capital, l'actionnariat se composait d'une vingtaine de sociétés dont les banques Intesa Sanpaolo (20,59%) et UniCredit (12,99%) ainsi que l'entreprise publique Poste Italiane (19,48%).

Les comptes dans le vert à partir de 2017

Le plan prévoit notamment que les comptes d'Alitalia repassent dans le vert "de manière durable" à partir de 2017. Les effectifs de la compagnie italienne, qui compte 12.800 employés, devraient être réduits à environ 11.000 personnes, 1.635 suppressions de postes étant envisagées.

Le communiqué ajoute:

"La compagnie recapitalisée sera désormais à même d'investir dans un large plan stratégique qui prévoit de nouveaux trajets long-courriers depuis Rome et Milan, une marque revivifiée et un accent plus marqué sur la promotion du tourisme et du commerce italiens".

L'autre seule option: "l'abîme"

Le ministre italien des Transports, Maurizio Lupi, s'est félicité sur Twitter:

"Les faits parlent. L'Italie sait attirer le grand capital, poursuivons le travail".

À plusieurs reprises, il avait prévenu les parties impliquées qu'Alitalia, lourdement déficitaire et très endettée, n'avait plus guère le choix qu'entre "deux options: le plan de relance d'Etihad ou l'abîme".

Des plaintes d'atteinte à la concurrence

Etihad, basée à Abou Dhabi et en pleine expansion, détient déjà des participations minoritaires dans Air Berlin (29%), Air Seychelles (40%), Virgin Australia (19,9%) et dans Aer Lingus (3%).

La transaction doit néanmoins encore recevoir le feu vert des autorités de la concurrence, alors que plusieurs concurrents d'Alitalia se sont déjà plaints d'atteinte à la concurrence. Le ministre Lupi s'est cependant dit à cet égard "tranquille".