Air France : le SNPL dépose un autre préavis pour la semaine prochaine

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  637  mots
Avec ce nouveau préavis, le SNPL met donc la pression sur les négociations en cours avec la direction.
Alors que le préavis de grève court jusqu'au 22 septembre, le syndicat national des pilotes de ligne a déposé un deuxième préavis de grève pour les 23, 24, 25 et 26 septembre.

Au quatrième jour d'une grève très dure des pilotes d'Air France, la tension monte encore d'un cran entre la direction et les syndicats. Alors que le préavis de grève déposé fin août court jusqu'au 22 septembre, le SNPL, majoritaire, a, selon des sources syndicales, déposé mardi soir un deuxième préavis de grève pour les 23, 24, 25 et 26 septembre. Respectant les 5 jours légaux avant sa mise en oeuvre, il anticipe le résultat du référendum des membres du syndicat sur la poursuite du mouvement, prévu ce samedi.

"Il faut au moins le vote de 50% des adhérents pour valider toute décision. Le vote est électronique et le quorum est déjà largement dépassé", explique-t-on au sein du SNPL, précisant que dans l'hypothèse d'un vote négatif, le mouvement de grève s'arrêterait. Un scénario considéré néanmoins comme hautement improbable au regard de la forte mobilisation.

Impasse

Avec ce nouveau préavis, le SNPL met donc la pression sur les négociations en cours avec la direction. Celles-ci sont dans l'impasse. Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey, les PDG d'Air France-KLM et d'Air France, ont beau faire des propositions aux pilotes, rien n'y fait.

"Nous faisons des avancées tous les jours mais en face rien ne bouge", a déploré Alexandre de Juniac mercredi soir sur France 3.

Plus tôt dans la journée, avec Frédéric Gagey, il avait envoyé un courrier électronique à tous les pilotes, leur proposant "de conclure un accord de périmètre indiquant précisément le partage d'activité entre Transavia France, Transavia Pays-Bas et Transavia Europe". Dans cette lettre dévoilée par l'AFP, la direction propose la signature "immédiatement" d'un accord "intérimaire qui s'appliquerait pendant le temps nécessaire à la négociation", précisant que "Transavia Europe ne desservira pas les aéroports identifiés comme pouvant porter le développement de Transavia France (Orly, Lyon, Nantes et Toulouse)".

Les dirigeants ont ajouté qu'il conviendra de définir les règles de périmètre de Transavia France "en cohérence avec le réseau d'Air France, l'objectif étant de s'assurer que les parts de marché soient bien prises sur les autres low cost. Cette proposition vise à rassurer les pilotes qui voient dans le projet de création de Transavia Europe, "un outil de délocalisation".

Les pilotes inflexibles

Rien n'y fait. Le SNPL reste inflexible.

"Il n'y a rien de nouveau dans cette lettre", explique à La Tribune un membre du SNPL. "La sortie de la grève se fera dans l'autre sens. D'abord on enterre Transavia Europe, et ensuite on trouve un accord sur Transavia France", ajoute un autre.

Sur le sujet de Transavia France, le SNPL mais aussi le Spaf (deuxième syndicat de pilotes) et Alter (non représentatif) demandent la création d'un groupe de pilotes unique pour les avions de plus de 100/110 sièges (sous statut Air France), capables de passer facilement d'une compagnie à l'autre.

La direction a déjà rejeté ce schéma. Pour ne pas importer les coûts des pilotes d'Air France chez Transavia, elle veut que les pilotes d'Air France qui iront travailler au sein de la filiale low-cost le soient aux conditions de travail et de rémunération de cette dernière.

Réagissant aux propos de Manuel Valls lui demandant d'arrêter la grève, le SNPL a sollicité par courrier une entrevue avec le premier ministre et le nouveau ministre des transports Alain Vidalies "pour leur expliquer notre position". Bien discret jusqu'ici alors que l'Etat est le premier actionnaire d'Air France-KLM avec 15,7% du capital, le gouvernement soutient la direction. Comme cela a été fait dans le passé, un médiateur pourrait être nommé.