Air France : cafouillage sur l'abandon du projet Transavia Europe

Par latribune.fr  |   |  494  mots
Le secrétaire d'État aux Transports a par ailleurs soutenu que le développement de Transavia France, qui pourrait "créer 1.000 emplois, dont 250 de pilotes", doit, lui, "aller jusqu'au bout".
Le Premier ministre Manuel Valls a confirmé "l'abandon" par Air France du projet de compagnie aérienne low-cost Transavia Europe, annoncé plus tôt dans la matinée par le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies. Mais Frédéric Gagey, le PDG d'Air France, contredit ces affirmations, en rappelant que le projet est simplement suspendu.

Air France-KLM a "abandonné" le projet de compagnie aérienne low-cost Transavia Europe et cela doit permettre l'arrêt de la grève à Air France "dans les heures qui viennent", a déclaré mercredi 24 septembre Manuel Valls lors d'un déplacement au Havre (Seine-Maritime).

Le Premier ministre confirme ainsi les propos tenus plus tôt dans la matinée par le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies qui, interrogé par la radio RMC, s'était montré affirmatif: "Le projet n'est pas suspendu pour trois mois, il est retiré", avait-il insisté.

"La proposition de la direction de suspendre le projet Transavia Europe n'a pas suffi à arrêter la grève"

"Cette proposition que je confirme, elle doit permettre désormais aux deux parties de trouver dans les heures qui viennent (...) la solution de sortie", a martelé Manuel Valls.

"Il n'y a plus aucune raison pour que la grève (des pilotes, NDLR) continue", avait pour sa part estimé Alain Vidalies, soulignant que le mouvement social coûtait "15 millions d'euros par jour" à Air France.

 "La position d'Alain Vidalies est celle du gouvernement, dit-on à La Tribune au ministère des Transports La grève doit s'arrêter. La proposition de la direction de suspendre le projet Transavia Europe n'a pas suffi à arrêter la grève, au contraire le mouvement s'est radicalisé. Nous prenons donc acte que le projet est retiré".

Le secrétaire d'Etat avait par ailleurs soutenu que le développement de Transavia France, qui pourrait "créer 1.000 emplois, dont 250 de pilotes", devait, lui, "aller jusqu'au bout". "La création de Transavia en France doit être maintenue", a confirmé Manuel Valls.

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"La proposition reste de suspendre ce projet"

La direction d'Air France a toutefois contredit ces affirmations du gouvernement. Dire que le projet d'expansion en Europe de la filiale low-cost Transavia a été abandonné est "prématuré", a notamment affirmé un porte-parole d'Air France, qui a déclaré à l'AFP:

"Aucun changement dans les négociations ne permet d'affirmer que ce projet est retiré. La proposition reste de suspendre ce projet (Transavia Europe) et d'ouvrir une large concertation, un large dialogue avec les partenaires sociaux d'ici à la fin de l'année, comme avancé par la direction lundi 22 septembre".

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"Si ce dialogue, comme l'ont répété à de nombreuses reprises Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey, ne devait pas aboutir, le projet serait alors retiré. Mais il est prématuré d'annoncer aujourd'hui que ce projet est d'ores et déjà retiré", a-t-il ajouté.

Sur Europe 1, le PDG d''Air France, Frédéric Gagey a par ailleurs confirmé la position de la compagnie: le projet est pour l'heure suspendu.

C'est la première fois depuis le début du conflit où les positions de la direction et du gouvernement ne sont pas sur la même longueur d'ondes.