L'idée d'une gratuité le week-end des autoroutes, évoquée mardi 14 octobre au matin par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, est "difficilement envisageable", a indiqué Matignon à l'AFP.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a dit souhaiter parvenir "dans les prochaines semaines" à un accord "profitable à tous" sur les concessions des sociétés d'autoroute en France, dont les tarifs de péage ont été remis en cause par Ségolène Royal.

"Les Français seront les dindons de la farce"

Le président de l'Automobile Club Association, Didier Bollecker, a pour sa part fait preuve d'un certain scepticisme, estimant sur RTL que si "toute baisse bu budget de l'automobiliste est une bonne nouvelle", "il y aurait forcément quelqu'un qui paierait la différence".

Même constat pour le porte-parole de l'association écologiste France Nature Environnement, Benoît Hartmann, qui a redouté sur la radio généraliste que les Français ne soient "les dindons de la farce" de ce "coup d'esbroufe" qui vise à un "rapport de force avec les autoroutiers".

Le chef de file des députés UMP à l'Assemblée nationale Christian Jacob a quant à lui estimé que cette proposition était "du n'importe quoi", ironisant  sur des "pâtisseries gratuites le dimanche également".

Ségolène Royal veut en "discuter"

"Tout ça est à discuter" avec les sociétés autoroutières, avec lesquelles le gouvernement va lancer des négociations, avait assuré quelques heures plus tôt sur RLT la ministre de l'Ecologie. Elle évoque en effet la possibilité de mettre les sociétés d'autoroutes à contribution pour remplacer l'écotaxe :

"Il y a 20% de tarif en trop, puisque quand une autoroute fait payer 100 euros, il y a 20 euros de trop qui sont empochés. Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait une baisse des tarifs des autoroutes de 10%, avec une gratuité par exemple le week-end."

Sur les 20% de "tarif en trop", la ministre souhaite ainsi que 10% servent à baisser les prix et que les 10% restant "viennent financer le fonds d'investissement sur les infrastructures".