SNCF prévoit "un investissement énorme" pour moderniser le RER C (Pepy)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  573  mots
L'an dernier, Guillaume Pepy avait qualifié la modernisation du réseau en Île-de-France comme une "priorité nationale".
La direction de SNCF proposera cette année un plan d'investissements de près de 1 milliard d'euros pour rénover cette ligne fortement perturbée.

"En 2015, nous allons proposer un investissement énorme de près d'un milliard d'euros en 5 ans pour rénover la ligne du RER C", a annoncé mercredi soir le président de la SNCF Guillaume Pepy, lors de la présentation de ses vœux à la presse. Avec une caténaire bientôt centenaire, la ligne C est vétuste et nécessite une rénovation et une modernisation. Son trafic est perturbé et ne devrait pas revenir à la normale avant 2017, après l'incendie d'un poste d'aiguillage à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) en juillet 2014. Thales s'est vu délivrer une prestation globale pour fournir un poste d'aiguillage complet. Pour pallier le problème, Transilien rembourse les covoitureurs utilisant sa filiale IDVroom, sur 15 gares de la ligne C du RER jusqu'au 31 août 2015.

900 millions d'euros de travaux en Île-de-France en 2014

Jacques Rapoport, le président délégué du directoire de la SNCF et ancien patron du gestionnaire d'infrastructure Réseau ferré de France (RFF), a confirmé une accélération des travaux pour 2015, notamment en Ile-de-France les 900 millions d'euros investis pour rénover le réseau en 2014, contre 600 millions en 2013, et 200 millions "il y a quatre ou cinq ans.

"Nous avons accompli un véritable exploit en Île-de-France car nous avons-non seulement réussi à faire tous ces travaux alors que nous ne pensions pas y arriver dans une zone aussi dense, mais nous l'avons fait en améliorant la qualité de service. Cela montre que ces travaux sont utiles et qu'ils portent leurs fruits quand ils sont bien réalisés", a déclaré Jacques Rapoport.

Et d'ajouter :

"Cela implique une organisation industrielle des chantiers que nous commençons à maîtriser (...). Nous sommes en mesure de faire à la fois des chantiers considérables en Île-de-France, les projets de développement que demandent les régions (...) le tout en réalisant 4 LGV en même temps, c'est sans précédent depuis le plan Freycinet à la fin du XIXème siècle".

L'an dernier, Guillaume Pepy avait qualifié la modernisation du réseau en Île-de-France comme une "priorité nationale".

Lancer le prolongement d'EOLE vers La Défense

En 2015, l'enjeu majeur de SNCF Réseau sera d'engager les travaux du prolongement du RER Eole entre la gare Saint-Lazare et La Défense. Eole est aujourd'hui au deux-tiers achevée puisqu'elle relie la banlieue Est jusqu'à la gare Saint-Lazare.

"Les déplacements Est-Ouest constituent l'enjeu majeur en Île-de-France qui sont à la merci d'une ligne qui fonctionne certes bien, mais dont la capacité de transport sera vite rattrapée par la croissance du trafic", explique Jacques Rapoport.

"Fin 2015, début 2016, les travaux de génie civil doivent démarrer, à un moment où ils se réduisent sur les quatre LGV, tandis que ceux du Grand Paris sont plutôt prévus en 2017", rappelle-t-il. Les quatre lignes à grande vitesse en construction doivent être mises en service entre le 3 avril 2016 pour le prolongement vers Strasbourg, et décembre 2017 pour le contournement Nîmes-Montpellier. Les deux LGV ouest, entre Tours et Bordeaux, et Bretagne-Pays-de-la-Loire, doivent entrer en service en juillet 2017.

CDG Express, décision arrêtée cette année

Prévue en 2023, la liaison ferroviaire rapide entre Paris et l'aéroport de Roissy, CDG Express, constitue l'autre gros enjeu de SNCF Réseau en 2015. "Les pouvoirs publics devraient arrêter une décision cette année", explique Jacques Rapoport, « pour des travaux qui commenceront plus tard ». Les études sont en cours de finalisation.