Accident de Brétigny : la SNCF réfute l'expertise métallurgique

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  337  mots
Le déraillement du train Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge avait fait sept morts. Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF ont été mis en examen à Evry pour homicides et blessures involontaires.
Dans sa requête à la justice, l'entreprise souhaite donc que les experts "complètent leurs travaux en leur demandant d'apporter des réponses à une série de questions qui lui apparaissent à ce jour toujours essentielles à la détermination de l'origine de l'accident".

Un manque d'explications. La SNCF met en doute le sérieux de l'expertise métallurgique réalisée suite à la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, et a demandé aux juges d'instruction des compléments d'expertise. Dans cette demande, transmise le 19 janvier à la justice et dont l'AFP a obtenu copie jeudi 22 janvier, la SNCF regrette que :

"Se contentant d'expliquer que les têtes de boulons auraient rompu par fatigue, les experts n'ont fourni aucune explication à l'absence incompréhensible des écrous sur les vis. Pourtant, le dévissage accidentel d'un écrou oxydé est techniquement hautement improbable."

Dans sa requête à la justice, l'entreprise souhaite donc que les experts "complètent leurs travaux en leur demandant d'apporter des réponses à une série de questions qui lui apparaissent à ce jour toujours essentielles à la détermination de l'origine de l'accident".

Les pièces sous scellées ne seraient pas les bonnes

La compagnie ferroviaire estime qu'"il ne peut y avoir que deux hypothèses: soit les pièces placées sous scellés ne sont pas les bonnes, soit les écrous ont été dévissés par une action volontaire".  Pour autant, "des éléments dont nous disposons aujourd'hui, notre conviction c'est que l'acte volontaire n'est pas plausible", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la SNCF. Ce qui signifie que pour la SNCF, ce ne sont pas les bons boulons qui ont été mis sous scellés.

Dans leur analyse, remise huit mois après l'accident, les experts avaient sévèrement mis en cause les règles de maintenance. Ce que la SNCF "conteste fermement" dans ce rapport, reprochant notamment le délaia écoulé entre l'accident et le début de l'analyse. La SNCF juge également, concernant les boulons, qu'il n'y a eu "aucune analyse scientifique".

Le déraillement du train Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge avait fait sept morts. Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF ont été mis en examen à Evry pour homicides et blessures involontaires. Au total, quelque 4.000 pages d'expertises ont été rendues.