SNCF : Alstom livrera le remplaçant du Corail avec un an de retard

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  638  mots
Appelés à remplacer une partie des vieux Corail, les premiers des 34 Coradia Liner commandés en 2013, entreront dans le parc de la SNCF fin 2016 avec un an de retard en raison des difficultés rencontrées l'an dernier par un équipementier. Des discussions sur des pénalités sont en cours. Pour l'appel d'offres d'une deuxième tranche de commande, prévue en 2015, la SNCF souhaite un train "facilement mobilisable".

Départ à la retraite retardé pour les vieux Corail de la SNCF utilisés sur le réseau Intercités. La livraison des premiers Coradia Liner d'Alstom commandés en 2013 est retardée d'un an. Ils entreront dans le parc de la SNCF non pas fin 2015 comme préfu mais un an plus tard.

«Il y a eu un peu de retard du côté d'Alstom et les premières rames vont arriver fin 2016 au rythme de deux à trois rames par mois», a indiqué ce mardi Jean Ghedira, le directeur d'Intercités lors de la présentation d'une nouvelle offre tarifaire.

Soit un retard d'un an par rapport au calendrier annoncé en décembre 2013 lors de la signature de la convention du financement du renouvellement des trains d'équilibre du territoire (TET) entre le ministère des transports, la SNCF et l'agence de financement des infrastructures de transports (Afit), laquelle apporte un chèque de 510 millions (+100 millions en option) pour l'achat de ces 34 rames, mais aussi pour construire et adapter des centres de maintenance. Les premières livraisons étaient prévues au dernier trimestre 2015.

Pénalités

Interrogé ni la SNCF, ni Alstom n'ont souhaité expliquer les causes de ce retard.

"Nous sommes en discussion pour ajuster le nouveau calendrier de livraison", indique-t-on chez Alstom. Dans les discussions, figurent bien entendu les questions de pénalités à verser à la SNCF, précise-t-on à la SNCF.

Selon des sources industrielles, ce retard serait la conséquence des difficultés financières rencontrées l'an dernier par CEIT l'équipementier en charge de l'aménagement intérieur des trains, repris en septembre par Barat.

"Ils sont aujourd'hui en train d'absorber le retard", explique une source chez Alstom.

C'est donc le même problème que celui qui était intervenu sur les Regiolis (TER). Le Coradia Liner est d'ailleurs un train Regiolis adapté à des distances plus longues avec un confort amélioré.

Ils doivent être positionnés sur des lignes thermiques de «moyenne longue distance», comme Paris-Amiens-Boulogne, Paris-Troyes-Belfort, Bordeaux-Nantes, Nantes-Lyon, ou Bourges-Montluçon.

Deuxième commande en 2015

Cette première commande faisait partie des avancées de la convention actuelle signée entre l'Etat et la SNCF.

Reste la deuxième tranche pour renouveler d'ici à 2025 l'ensemble du parc Corail de la SNCF, annoncée par l'ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en juillet 2013. Un an plus tard, en juillet 2014, la SNCF a remis un rapport à la DGITM (direction générale des infrastructures, des transports et de la mer), qui fait office de cahiers des charges pour le futur appel d'offres concernant les trains des grosses lignes Intercités de la SNCF : Bordeaux-Marseille, Paris-Clermont-Derrand, Paris-Limoges, Paris-Caen-Cherbourg.  "On parle d'une commande à hauteur de 1,5-2 milliard d'euros" rappelle Jean Ghedira, précisant que la "SNCF a donné des idées précises sur le confort car, et c'est paradoxal, nos trains sont vieux, mais nos clients plébiscitent le confort". Et d'ajouter :

"L'idée de la SNCF est d'avoir du matériel assez rapidement mobilisable et donc de ne pas créer un train ex-nihilo"

"Cela peut donc être soit du matériel sur étagère qui existe déjà et qui circule ailleurs à l'étranger, soit dans le cadre de Regiolis, d'une adaptation de la plateforme actuelle", explique un expert.

L'industrie ferroviaire pousse pour le Regiolis d'Alstom ou le Regio 2N de Bombardier.

"Cette commande permettra d'éviter une catastrophe pour la filière ferroviaire", explique un observateur, "au moment où les commandes TER sont en panne et celles de TGV incertaines".

 Examiné il y a un an et demi pour la ligne Paris-Clermont le projet d'utiliser de vieux TGV a été abandonné.

 Cet appel d'offres devrait être lancé en 2015, mais précise un industriel, «le volume de rames n'a pas encore été indiqué». Il dépendra de la nouvelle carte des dessertes TET.