Enorme clash entre Delta et Emirates !

Par latribune.fr  |   |  579  mots
Emirates réfute recevoir des subventions de l'émirat de Dubaï (Crédits : reuters.com)
Le PDG de Delta a fait un lien entre les compagnies du Golfe et les attentats du 11-Septembre. Dans la foulée, la compagnie s'est excusée, mais Emirates a rejeté ces excuses.

Les propos du PDG de Delta Richard Anderson provoquent un tollé au sein des compagnies du Golfe, Emirates et Qatar Airways. En pleine campagne de lobbying avec ses homologues d'American et de United auprès du gouvernement américain pour dénoncer les « subventions » que reçoivent les Emirates, Qatar Airways et Etihad Airways de leur Etat-actionnaire et remettre en cause l'accord de ciel ouvert en vigueur entre les Etats-Unis et les Emirats arabes unis mais aussi avec le Qatar, Richard Anderson a tenu des propos déplacés.

Le chapitre 11, une aide d'Etat pour les compagnies du Golfe?

Le 16 février, alors qu'on lui demandait sur CNN si la protection des compagnies aériennes américaines sous le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites ne devrait pas être considérée comme une aide gouvernementale (un point qu'avait souligné le PDG de Qatar Airways) Richard Anderson a repondu :

"c'est de l'ironie de voir les Emirats arabes unis, pays de la péninsule arabique, parlant de cette question alors que notre industrie a été ébranlée par le terrorisme du 11-Septembre, commis par des terroristes de la péninsule arabique".

Sur les 19 pirates de l'air ayant détourné 4 avions pour perpétrer les attentats de 2011, 17 étaient originaires de la région du Golfe, dont 15 Saoudiens et 2 Emiratis.


Des propos qu'a tout de suite voulu nuancer Delta. La compagnie a indiqué que Richard Anderson "ne voulait pas dire que les compagnies du Golfe ou leurs gouvernements étaient liés aux attentats du 11-Septembre. Nous nous excusons si quelqu'un en a été offensé (...) il a réagi à des affirmations de transporteurs du Golfe selon lesquelles les compagnies aériennes américaines avaient reçu des subventions sous forme de versements provenant du gouvernement américain après les attentats du 11-Septembre et la procédure de faillite qui en a résulté".

Le PDG de Delta n'est pas crédible

Ce jeudi, dans un communiqué, la compagnie de Dubaï, Emirates a rejeté ces excuses en soutenant que les déclarations de Richard Anderson "ont été faites délibérément, avec une finalité spécifique".

"Cela remet en question sa crédibilité en tant que PDG d'une compagnie publique américaine cotée en bourse", a accusé Emirates.

Qatar Airways attaquée

Interrogé sur CNN, le patron de Qatar Airways, Akbar Al-Baker a vigoureusement nié que les employées de sa compagnie sont renvoyées dès qu'elles se marient sans autorisation préalable.A la question de savoir si ses employées sont licenciées si elles se marient, il a répondu: "Cela n'est pas vrai. C'est de la foutaise".


Ces allégations, formulées initialement en 2013 par la Fédération internationale du Transport (FIT), ont été reprises récemment par le quotidien américain The Washington Post.
La FIT avait alors affirmé que Qatar Airways, basée à Doha, exigeait de ses employées femmes d'obtenir "l'autorisation préalable de la compagnie si elles veulent changer d'état civil ou se marier".

Dénonçant de "flagrants abus" des droits des travailleurs, la FIT avait aussi indiqué que la compagnie qatarie se réservait le droit de licencier une employée en cas de grossesse, considérée comme une infraction aux contrats de travail.
La FIT avait aussi critiqué les deux autres compagnies du Golfe, Emirates et Etihad, pour les restrictions imposées à leurs employés mais elle avait particulièrement épinglé Qatar Airways.