Corsair : les syndicats appellent à la grève ce week-end

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  445  mots
Corsair a été racheté par le groupe Dubreuil à TUI.
Le groupe Dubreuil (Air Caraïbes), acquéreur de Corsair, a pourtant promis qu'il n'y aura pas de plan social. Pour les syndicats, les doublons créés par cette fusion impliqueront immanquablement des réajustements.

Les syndicats de Corsair appellent à 72 heures de grève, de vendredi 27 février à dimanche 1er mars, pour réclamer "des garanties" en matière d'emploi, jugeant "inacceptable en l'état" le projet de rachat de la compagnie présenté par le groupe Dubreuil.

Le préavis de grève déposé par les organisations syndicales court de vendredi 00H01 à dimanche 23h59, précisent dans un communiqué l'Unac, la CFE-CGC, SUD-aérien, la CFDT et la CGT.

Les syndicats attendent une forte mobilisation

Il concerne toutes les catégories de personnels, a précisé à l'AFP Anne-Véronique Rosello (CFTC), qui prédit "une mobilisation forte parce que personne ne peut accepter ces conditions-là" de reprise. Les salariés du secteur doivent se déclarer grévistes au plus tard 48 heures avant. L'ampleur de la mobilisation attendue ne sera donc connue que mercredi matin.

Le groupe familial vendéen Dubreuil, déjà propriétaire d'Air Caraïbes, a annoncé vendredi son intention d'acheter au groupe TUI France la compagnie Corsair International, 3e opérateur entre la métropole et les Antilles.

Pas de plan social promet groupe Dubreuil

Malgré les assurances qu'"il n'y aura(it) pas de plan social" apportées vendredi par Marc Rochet, président du directoire d'Air Caraïbes et futur président du directoire de Corsair, les syndicats redoutent le pire.

"Nous exigeons des garanties quant à la pérennité de nos emplois et de nos rémunérations, ce projet n'est pour l'instant que la destruction de nos acquis", écrivent-ils.

Compte-tenu des "doublons" existant avec Air Caraïbes, "c'est mathématiquement impossible qu'il n'y ait pas de plan de licenciements" pour les 1.150 employés de Corsair, estime Mme Rosello. Dans leur communiqué, les syndicats prédisent "un avenir sombre et ambigu" pour Corsair, en "3 phases: absorption-destruction-disparition".

Troisième entité en 2016 ?

Ils redoutent notamment que la création annoncée pour fin 2016 d'une troisième entité pour opérer une nouvelle flotte de 11 Airbus A350 ne dégarnisse la compagnie.

"Cette troisième entité leur permettra de mettre uniquement ceux qu'ils veulent et de se débarrasser des autres personnels", affirme Mme Rosello.

Les syndicats exigent l'"intégration sans sélection" des personnels volontaires dans cette entité. Cette entité, qui n'est pas une compagnie, aura pour mission d'optimiser la gestion de la flotte et des personnels navigants, selon le groupe Dubreuil.

En cas de plan de social, les syndicats revendiquent également "un plan de départ volontaire sur 24 mois" aux mêmes conditions que celui de 2012. Ensemble, Corsair et Air Caraïbes (850 salariés) détiennent plus de 50% de parts de marché sur le trafic entre la métropole et les Antilles.