Aéroport de Toulouse : les chinois partent, Eiffage arrive

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  322  mots
(Crédits : REGIS DUVIGNAU)
La vente des 49,99% que détenait le chinois Casil dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac à Eiffage a été signée ce lundi 30 décembre.

C'est fait. La vente des 49,99% que détenait le chinois Casil dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac à Eiffage est désormais close. Elle a été signée ce lundi 30 décembre pour la somme de 507 millions d'euros (net des 8 millions de dividendes reçus au titre des résultats 2018). L'accord a été conclu sur une valeur d'entreprise d'environ 1,1 milliard d'euros (incluant donc une centaine de millions de dettes). Ce qui représente un multiple de 21 par rapport à la cinquantaine de millions d'euros d'Ebitda réalisée en 2018 (bénéfice avant intérêts et impôts ou résultat avant intérêts et impôts) qui a servi de référence pour la vente.

Volonté d'Eiffage de percer dans l'aéroportuaire

Conseillés par la banque Lazard, les investisseurs chinois ont obtenu les quelque 500 millions d'euros qu'ils espéraient et réalisent ainsi une belle plus-value par rapport à leur mise de départ. Ils avaient en effet déboursé 308 millions d'euros en 2015 pour acquérir cette participation.

Si la somme a refroidi la plupart des prétendants, elle n'a pas dissuadé Eiffage qui cherche à se développer dans le secteur aéroportuaire. Concessionnaire de l'aéroport de Lille-Lesquin, le groupe de travaux publics met la main sur le troisième aéroport régional français.

Les investisseurs chinois critiqués

La gouvernance ne change pas. Le pacte d'actionnaires qui existait entre l'Etat (10,01% du capital) et Casil est transféré à Eiffage et ce dernier aura la main sur la plupart des sujets.

Pour rappel, la région Occitanie, le Département, Toulouse-Métropole et CCI de Toulouse détiennent 40% du capital. Ces derniers ne regretteront pas le départ des chinois. Les conditions de leur arrivée et leur politique de distribution des dividendes ont suscité de la part des investisseurs locaux de vives critiques. La Cour des comptes a même épinglé le "manque d'expérience de l'investisseur chinois".