Air China accusée de prodiguer des conseils racistes au Royaume-Uni

Par latribune.fr  |   |  370  mots
La compagnie chinoise fait des recommandations à ses passagers sur les quartiers à éviter à Londres.
Un député britannique a accusé mercredi la compagnie aérienne Air China de faire des recommandations "racistes" à ses voyageurs qui visitent Londres, leur édictant des règles de prudence dans des zones "peuplées d'Indiens, de Pakistanais et de personnes noires". L'éditeur d'un magazine s'est finalement excusé jeudi.

"Londres est de manière générale une destination sûre. Cependant, des précautions sont nécessaires lorsqu'on se rend dans des zones principalement peuplées d'Indiens, de Pakistanais et de personnes noires", préconise "Wings of China", le magazine de la compagnie aérienne chinoise, selon une photographie diffusée par la chaîne de télévision CNBC.

Ces recommandations ont suscité une forte réaction du député londonien Virendra Sharma, originaire d'Inde et qui a émigré au Royaume-Uni dans les années 1960.

"Je suis choqué et consterné de voir qu'aujourd'hui encore, certaines personnes considèrent comme acceptable d'écrire des affirmations aussi manifestement fausses et racistes", a déclaré le parlementaire dans un communiqué.

"J'ai soulevé cette question à l'ambassadeur chinois, et demandé à ce qu'il s'assure que des excuses soient rapidement fournies par Air China", a indiqué M. Sharma, qui a également réclamé que le magazine soit retiré des avions.

L'éditeur d'un magazine de la compagnie aérienne Air China s'est finalement excusé jeudi après avoir été accusé de faire des recommandations "racistes" aux passagers visitant Londres, la plupart des internautes chinois défendant cependant les conseils controversés.

Relations (déjà) tendues entre Londres et Pékin

Cette publication controversée est révélée alors que Pékin et Londres traversent une période de tensions dans leurs relations bilatérales.

La Première ministre Theresa May est revenue cette semaine à Londres du sommet du G20 en Chine, où elle a défendu dimanche son choix de reporter jusqu'à l'automne sa décision finale sur un projet nucléaire financé en partie par des investisseurs chinois.

Le gouvernement de Theresa May avait surpris en annonçant fin juillet qu'il allait encore "examiner avec soin" pendant plusieurs mois le projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre.

>>>(RE)LIRE : Hinkley Point : Theresa May sceptique sur l'investissement chinois ?

Dans une tribune publiée dans le Financial Times début août, l'ambassadeur chinois à Londres a exhorté le Royaume-Uni à donner son feu vert "le plus tôt possible", laissant entendre que les liens bilatéraux souffriraient dans le cas contraire.

(Avec AFP)