Air France : les PNC rejettent l'ultime proposition de la direction pour lever la grève

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  526  mots
Deux des trois syndicats d'hôtesses et de stewards ont rejeté les concessions que la direction avait proposées concernant le renouvellement de l'accord sur les conditions de travail et de rémunération. Le préavis de grève pour la période allant du 27 juillet au 2 août est maintenu.

Une grève d'une partie des hôtesses et stewards d'Air France du 27 au 2 août est désormais certaine. Alors que la direction a, dans une ultime proposition, cédé à plusieurs demandes des syndicats, deux des trois organisations professionnelles représentatives des personnels navigants commerciaux (PNC), le SNPNC et l'Unsa, ont refusé ce vendredi de lever leur préavis de grève. L'Unac, à l'origine des nouvelles concessions accordées par la direction, avait quant à lui déjà repoussé son préavis à l'automne.

Une grève choquante pour le PDG

Alors que la proposition d'accord soumise à signature jusqu'à ce vendredi reconduisait jusqu'à mars 2018 la quasi-totalité des conditions de travail et de rémunération inscrites dans l'accord collectif actuel qui s'achève fin octobre, la direction a cette fois amélioré l'accord actuel, quitte à augmenter les coûts PNC de la compagnie pendant 18 mois. Cette proposition diminuait les blocs réserves, réduisait à 3 et non plus à 8, le nombre de lignes moyen-courriers concernées par le passage de 4 à 3 PNC avec une occurrence limitée pour les hôtesses et stewards, instaurait l'option transport pour les PNC habitant en région...

"Le plus choquant dans cette grève, c'est son calendrier [au moment d'un pic d'activité, Ndlr] et son ampleur, alors qu'il n'y a aucun caractère d'urgence puisque l'accord que nous renégocions porte jusqu'à fin octobre. C'est démesuré", déplore Frédéric Gagey.

Une grève suivie?

Exigeant notamment un accord d'une durée de 5 ans, les syndicats ont refusé ce nouveau texte et ont donc maintenu leur préavis de grève pendant l'une des périodes les plus chargées de la compagnie.

"Il y a un lien entre le contenu et la durée de l'accord. Si le contenu comprenait des mesures d'amélioration de la compétitivité permettant de traverser des périodes difficiles, l'accord pouvait s'inscrire dans la durée. Dans la mesure où la principale revendication des syndicats était de reconduire l'accord existant, nous ne pouvions envisager une période plus longue", a expliqué Gilles Gateau, le directeur des ressources humaines d'Air France, en précisant que "porter un accord jusqu'en mars 2018 constituait néanmoins une période longue. Il faut plus voir notre proposition comme le prolongement de 17 mois d'un accord de 3 ans."

Et d'ajouter: "Comment un accord qui est bon pour une durée de 5 ans devient mauvais sur 17 mois au point même de justifier une grève de 7 jours en plein été?"

Reste à savoir si la grève sera suivie. En attendant, les débrayages des PNC sont moins pénalisants que ceux des pilotes (sachant qu'il faut 1 PNC pour 50 passagers, la compagnie adapte le nombre de passagers à celui des PNC, mais l'avion peut décoller). Si la compagnie fera appel évidemment aux PNC de réserve, aux cadres et sacrifiera éventuellement quelques vols pour redéployer les PNC sur d'autres, le mouvement n'en est pas moins préjudiciable pour la compagnie en termes financiers et d'images.

Selon le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, la compagnie prévoit d'assurer une bonne partie des vols long-courriers et un peu moins pour les moyen-courriers.