Air France s'insurge contre une écotaxe sur le transport aérien

Par latribune.fr  |   |  518  mots
(Crédits : Christian Hartmann)
La compagnie française s'oppose au projet du gouvernement d'instaurer une "éco-contribution" d'un montant allant de 1,5 à 18 euros sur les billets d'avion au départ de la France à compter de 2020. Cette mesure entraînera un surcoût de 60 millions d'euros pour la compagnie.

La décision du gouvernement d'imposer une écotaxe que le transport aérien suscite l'opposition du secteur de l'aviation. Dans un communiqué, Air France "déplore fortement l'annonce ce projet" d'éco-contribution d'un montant allant de 1,5 à 18 euros sur les billets d'avion au départ de la France à compter de 2020. "Cette mesure serait extrêmement pénalisante pour Air France dont 50% de l'activité est réalisée au départ de l'Hexagone, et notamment pour son réseau domestique dont les pertes ont atteint plus de 180 millions d'euros en 2018", explique la compagnie.

Plus de 60 millions d'euros de surcoût

Selon elle, cette taxe alourdirait ses coûts "de plus de 60 millions d'euros par an et  pénalisera fortement sa compétitivité, alors que la compagnie a besoin de renforcer ses capacités d'investissement pour accélérer la réduction son empreinte environnementale, notamment dans le cadre du renouvellement de sa flotte". "Ce surcoût est équivalent  aux gains de compétitivité apporté par les mesures prises dans le cadre des Assises du Transport Aérien qui avaient vocation à renforcer la compétitivité du pavillon français, explique Air France.

La compagnie rappelle que le transport aérien français était déjà "l'un des plus taxés en Europe" et "qu'à ces taxes vient s'ajouter le poids particulièrement élevé des cotisations sociales employeur pour les compagnies aériennes, alors même que l'activité d'Air France représente 1,1 % du PIB national, plus de 350 000 emplois induits et qu'Air France est le premier employeur privé d'Ile-de-France".

Les aéroports sont furieux également

Cette nouvelle taxe a fait bondir les aéroports français.

"La nouvelle taxe viendra inéluctablement détériorer la compétitivité des aéroports français, et notamment celle des aéroports régionaux, dans un contexte concurrentiel déjà fortement dégradé. Elle affaiblira donc l'attractivité des territoires desservis. En matière d'ouvertures de lignes, les compagnies aériennes ne pourront que se détourner, faute de profitabilité, des destinations françaises au détriment du développement économique et touristique de nombreuses régions. La nouvelle taxe viendrait, de plus, s'ajouter à un effet Brexit sur la fiscalité du transport aérien qui représenterait déjà une augmentation de 7,03 euros sur les départs de France vers le Royaume-Uni alors que les Britanniques constituent la 1ère clientèle touristique étrangère en France. Pour un grand nombre d'aéroports régionaux, avec « l'écocontribution », l'accroissement de la fiscalité (près de 10 euros par passager) est spectaculaire", a déclaré l'Union des aéroports français (UAF).

Son président, Thomas Juin a ajouté : « Rien dans les conclusions des Assises et dans la stratégie nationale du transport aérien 2025 ne laissait présager une telle mesure. Cette nouvelle taxe est un non-sens économique et environnemental. La mesure a pour seul but de remplir les caisses de l'AFITF et n'aidera en rien à la transition écologique du secteur. L'amélioration des performances environnementales du transport aérien doit être recherchée avant tout dans le transport aérien lui-même et non dans une fiscalité punitive ».