TAP Air Portugal affiche des bénéfices record avant sa privatisation

Par latribune.fr  |   |  521  mots
En septembre dernier, le gouvernement a officiellement lancé la privatisation d'au moins 51% du capital de TAP, qui suscite l'intérêt de ses concurrents européens, Air France-KLM, Lufthansa et le groupe IAG (British Airways et Iberia). (Crédits : RAFAEL MARCHANTE)
TAP Air Portugal a dégagé un bénéfice record en hausse de 62,2% par rapport à la même période de l'année dernière. Un résultat de bon augure avant la privatisation qui est sur les rails.

TAP Air Portugal reprend de l'altitude. Avec 180,5 millions d'euros de bénéfice au troisième trimestre, en hausse de 62%, la compagnie bat un record, « celui du résultat trimestriel le plus élevé » depuis qu'elle publie ce type de compte. Sur les neuf premiers mois de cette année son bénéfice s'est établi à 203,5 millions d'euros, contre une perte de 90,8 millions d'euros entre janvier et septembre 2022. Le chiffre d'affaires du groupe s'est élevé au troisième trimestre à 1,2 milliard d'euros, soit une hausse de 12,5% sur un an, et à 3,2 milliards de janvier à septembre, ce qui représente un bond de 29,7%.

Le transporteur portugais a vu le nombre de passagers croître de 5,2% entre juillet et septembre. Sur neuf mois, la hausse est de 19,5%, à 12,1 millions de passagers. Ces résultats « laissent augurer de bonnes perspectives pour la privatisation, car cela montre que nous avons une entreprise solide », s'est félicité le ministre socialiste des Infrastructures, Joao Galamba, qui a la tutelle de TAP. « Après une année 2022 avec des résultats historiques, l'année 2023 semble être encore meilleure », a-t-il souligné dans des déclarations aux médias locaux.

« Les résultats du troisième trimestre sont encourageants », a affirmé Luis Rodrigues, directeur général de TAP, ajoutant que la compagnie prenait « des mesures solides » pour « accélérer la reprise après les deux dernières années difficiles ». Quand les difficultés financières de TAP se sont accrues avec la pandémie, le groupe aérien a été totalement renationalisé dans l'urgence en 2020, bénéficiant d'une injection de 3,2 milliards d'euros de fonds publics assortie d'un plan de restructuration négocié avec la Commission européenne. TAP avait renoué avec les bénéfices dès 2022, soit deux ans avant l'objectif fixé dans son plan de sauvetage imposé par Bruxelles, en dégageant un bénéfice net pour la première fois depuis 2017, à plus de 65 millions d'euros.

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Développer le « hub » de Lisbonne

En septembre dernier, le gouvernement a officiellement lancé la privatisation d'au moins 51% du capital de TAP, qui suscite l'intérêt de ses concurrents européens, Air France-KLM, Lufthansa et le groupe IAG (British Airways et Iberia). L'exécutif socialiste compte adopter dans les prochains mois le cahier des charges détaillé de cette opération, qui sera toutefois soumise à plusieurs objectifs stratégiques tels que le développement du « hub » de Lisbonne, d'où la compagnie assure une part importante des liaisons entre l'Europe et le Brésil notamment.

« La privatisation n'empêchera pas l'objectif de transformer Tap Air Porturgal en l'une des compagnies les plus attractives du secteur », a déjà pu dire début octobre son directeur général lors d'une rencontre avec des responsables du secteur du tourisme à Lisbonne. « Nous allons continuer de travailler comme s'il n'y avait pas de privatisation » à l'horizon, a-t-il précisé, ajoutant toutefois qu'il y était favorable car selon lui « la machine de l'Etat n'est pas compatible avec une entreprise qui opère dans un marché concurrentiel » comme celui de l'aviation.

(Avec AFP)