TAP Air Portugal va retrouver son statut de compagnie privée. « Nous allons approuver la semaine prochaine le décret qui définit les modalités de la privatisation de TAP », a déclaré le Premier ministre socialiste Antonio Costa . « Nous allons privatiser une partie ou la totalité du capital en fonction des intérêts de la compagnie, du Portugal et des Portugais ».
Le groupe aérien portugais, dont les difficultés s'étaient accrues avec la pandémie de Covid-19, avait été totalement renationalisé dans l'urgence en 2020, en échange de l'application d'un plan de sauvetage chiffré à 3,2 milliards d'euros. « Nous avons toujours dit que l'intervention de l'Etat n'avait pas pour but de garder pour toujours 100% du capital, mais plutôt de répondre à une situation de crise », a précisé le Premier ministre. Les modalités de l'opération devraient être connues lors du conseil des ministres du 28 septembre.
TAP avait renoué avec les bénéfices dès 2022, soit deux ans avant l'objectif fixé dans son plan de restructuration imposé par Bruxelles, en dégageant un bénéfice net pour la première fois depuis 2017, à plus de 65 millions d'euros. Au deuxième trimestre de cette année, la compagnie a enregistré un bénéfice de 80,3 millions d'euros, contre une perte de 80,4 millions sur la même période de l'année dernière. « Le plan de restructuration est un succès », s'est félicité le chef de l'exécutif rappelant que TAP avait transporté « quelque 7,6 millions de passagers au premier semestre, soit près de 96% du niveau atteint avant la pandémie ».
« Encore un long chemin à parcourir »
« Les résultats semestriels de 2023 supérieurs aux objectifs du plan de restructuration, prouvent la viabilité financière du groupe », s'est félicité Luis Rodrigues, directeur général du groupe aérien. « Cependant, il reste encore un long chemin à parcourir », a rappelé le responsable portugais qui a pris les rênes de la compagnie en avril, avec pour mission de poursuivre la mise en œuvre du plan de restructuration et la privatisation partielle souhaitée par le gouvernement. Luis Rodrigues avait pris la succession de la Française Christine Ourmières-Widener, débarquée par l'Etat portugais en raison de la polémique provoquée par le versement d'une indemnité de départ de 500.000 euros à une ancienne dirigeante, Alexandra Reis, qui avait ensuite été nommée secrétaire d'Etat au Trésor.
La privatisation du transporteur portugais a déjà suscité l'intérêt de plusieurs groupes aériens parmi lesquels Air France-KLM, IAG (maison mère de British Airways et Iberia notamment) ou encore Lufthansa.
Le gouvernement socialiste échappe à la censure Le gouvernement socialiste a échappé mardi à une motion de censure soumise au vote du Parlement par le parti d'extrême droite Chega, dont le leader André Ventura a qualifié Antonio Costa de "pire Premier ministre de l'histoire" du pays. Elle a été rejetée notamment grâce aux voix de la majorité socialiste et des voix de l'extrême gauche, tandis que la principale formation d'opposition, le Parti social-démocrate (PSD, centre droit), s'est abstenue. C'est la troisième fois que le gouvernement d'Antonio Costa fait face à une motion de censure depuis que les socialistes ont remporté la majorité absolue en janvier 2022.
(Avec AFP)
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