Privatisation de TAP Air Portugal : le gouvernement portugais appuie enfin sur le bouton

Le gouvernement portugais a officiellement lancé la privatisation d'au moins 51% du capital de la compagnie aérienne TAP Air Portugal. Renationalisée dans l'urgence en 2020 à cause de la crise liée au Covid-19, ce retour au statut de compagnie privée a toujours été prévu par l’État, qui n’a pas encore détaillé le montant qu’il pourrait encaisser avec cette opération.
La privatisation du transporteur portugais a déjà suscité l'intérêt de plusieurs groupes aériens parmi lesquels Air France-KLM, IAG (maison mère de British Airways et Iberia notamment) ou encore Lufthansa.
La privatisation du transporteur portugais a déjà suscité l'intérêt de plusieurs groupes aériens parmi lesquels Air France-KLM, IAG (maison mère de British Airways et Iberia notamment) ou encore Lufthansa. (Crédits : RAFAEL MARCHANTE)

Le gouvernement portugais a relancé la privatisation de TAP Air Portugal. « Le gouvernement a adopté aujourd'hui le décret qui démarre la procédure de privatisation de TAP », a annoncé le ministre des Finances Fernando Medina ce jeudi 28 septembre, à l'issue de la réunion hebdomadaire de l'exécutif socialiste. Il a précisé que l'exécutif « souhaite céder au moins 51% du capital de l'entreprise, en réservant jusqu'à 5% aux salariés ».

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Le gouvernement compte adopter « d'ici à la fin de l'année, ou au plus tard au début de l'an prochain » le cahier des charges détaillé que devra remplir le futur propriétaire de la compagnie, a indiqué le ministre, sans préciser le montant que l'État pourrait encaisser avec cette opération.

Pour l'heure, l'exécutif a défini plusieurs « objectifs stratégiques » tels que la croissance de la TAP et d'une plateforme de liaisons aériennes basée au Portugal.

Un retour à la privatisation

Cette annonce signe ainsi le retour au statut de compagnie privée pour TAP. Le transporteur, dont les difficultés s'étaient accrues avec la pandémie de Covid-19, avait été totalement renationalisé dans l'urgence en 2020, bénéficiant d'une injection de 3,2 milliards d'euros de fonds publics assortie d'un plan de restructuration négocié avec la Commission européenne.

« Nous avons toujours dit que l'intervention de l'État n'avait pas pour but de garder pour toujours 100% du capital, mais plutôt de répondre à une situation de crise », avait d'ailleurs rappelé la semaine dernière le Premier ministre, Antonio Costa.

La privatisation du transporteur portugais a déjà suscité l'intérêt de plusieurs groupes aériens parmi lesquels Air France-KLM, IAG (maison mère de British Airways et Iberia notamment) ou encore Lufthansa.

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Une année 2023 qui s'annonce belle

TAP a dégagé au premier semestre 2023 un bénéfice de 22,9 millions, contre un résultat négatif de 202,1 millions d'euros un an plus tôt.

« La TAP affiche une nette croissance de son chiffre d'affaires, des passagers transportés et, le plus important, de ses résultats », s'est félicité le ministre aux Infrastructures Joao Galamba. « Si l'an dernier nous avions déjà eu des résultats historiques, les perspectives pour 2023 sont encore meilleures », a-t-il ajouté au sujet d'une compagnie très présente notamment sur les liaisons vers le Brésil et l'Amérique du Nord.

Le directeur général du groupe aérien, Luis Rodrigues, joue plutôt la carte de la prudence. « Les résultats semestriels de 2023 supérieurs aux objectifs du plan de restructuration, prouvent la viabilité financière du groupe », se félicitait-il la semaine dernière. « Cependant, il reste encore un long chemin à parcourir », rappelait-il.

En 2022, l'entreprise avait renoué avec les bénéfices en dégageant un bénéfice net de 65 millions d'euros. Ce qui n'était pas arrivé depuis 2017, et surtout deux ans avant l'objectif inscrit dans son plan de restructuration.

(Avec AFP)

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