Bluetram, le "tramway 100% électrique sans rail ni caténaire", invité pour deux mois aux Champs-Elysées

Par Giulietta Gamberini  |   |  518  mots
Équipé d'une technologie qui consomme moins d'énergie qu'une batterie tout en produisant plus de puissance, ce véhicule à l'aspect d'un bus doit se recharger à chaque station grâce à un bras connecteur placé sur son toit. 20 secondes sont toutefois suffisantes pour garantir une autonomie de 2km. (Photo: Elisabeth Borne, patronne de la RATP, Anne Hidalgo, maire de Paris, et Vincent Bolloré, Pdg du groupe Bolloré, lors de l'inauguration le 1er décembre sur les Champs-Elysées, à Paris)
A l'occasion de la COP21, un véhicule sans rail ni caténaire pourra être testé gratuitement par les Parisiens, de Concorde à Etoile. Construit par une filiale du groupe Bolloré, il pourrait par la suite investir d'autres voies de la capitale.

Pour Anne Hidalgo, un pas de plus est franchi sur la voie d'une mobilité urbaine plus "verte". Pour Vincent Bolloré, une nouvelle occasion est saisie d'imposer ses produits "made in France" sur la carte de la transition écologique parisienne.

Au lendemain de l'ouverture de la COP21, la maire de Paris et le Pdg du groupe homonyme ont inauguré sur les Champs-Elysées un nouveau "tramway" électrique, dit Bluetram, dont la spécificité et de rouler sans rail ni caténaire.

Pendant deux mois, les Parisiens pourront le tester gratuitement, sur un parcours de neuf stations allant de la place de la Concorde à celle de l'Etoile. Six véhicules de six mètres de long, pouvant accueillir une vingtaine de personnes, seront mis à leur disposition, grâce à un partenariat avec la RATP.

Des coûts d'installation moindres

Équipe d'une technologie qui consomme moins d'énergie qu'une batterie tout en produisant plus de puissance, ce véhicule à l'aspect d'un bus doit se recharger à chaque station grâce à un bras connecteur placé sur son toit. 20 secondes sont toutefois suffisantes pour garantir une autonomie de 2km.

Par rapport aux "vrais" tramways, dont l'installation des caténaires et des rails est longue et complexe, il est bien plus facile et rapide à déposer: cela n'a pris que trois jours pour les neuf stations des Champs-Elysées, souligne Vincent Bolloré.

Ainsi,  non seulement "si ça ne marche pas, on peut retirer le système à tout moment": surtout, il "coûte quinze fois moins cher qu'un tram normal", estime l'homme d'affaires. Une qualité certes très attrayante pour des municipalités de plus en plus attentives à leurs budgets

Plusieurs projets de transports propres

Le Bluetram, construit en Bretagne par la filiale du groupe Bolloré spécialisée dans le stockage d'énergie, Blue Solutions, semble donc être le candidat idéal pour au moins quelques-uns des autres projets en matière de transports couvés par la municipalité socialiste.

Anne Hidalgo a notamment rappelé la prolongation de la boucle du tramway T3 ainsi que la mise en place de véhicules propres tout au long de la rive droite de la Seine (après la fermeture en 2016 des voies sur berges), entre les diverses gares parisiennes et de Vincennes à Nation.

"Il y aura des appels d'offre mais la technologie du Bluetram est unique", a souligné la maire, se disant fière du partenariat noué par la ville de Paris avec une "entreprise qui a su prendre le risque au bon moment".

Bolloré prévoit des versions différentes de Bluetram

Le groupe Bolloré est en effet le fabricant des voitures en partage Autolib' - que "les maires du monde entier nous envient", a souligné Anne Hidalgo.

"Il a gagné la compétition car il a su s'adapter à notre demande", à savoir celles de voitures pouvant être retirées et déposées à des endroits différents, a souligné la maire.

Une réputation que Bolloré semble vouloir confirmer. Les Bluetram seront en effet aussi adaptables, puisque des versions de 12 mètres, 18 mètres et 24 mètres seront construites. Ils pourront alors transporter jusqu'à plus de 400 personnes.