Crash de l'A320 d'Egyptair : "si l'équipage n'a pas envoyé de message d'alerte, c'est que l'événement a été très brutal"

Par latribune.fr  |   |  350  mots
L'Airbus avait décollé de l'aéroport français de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris à 22H45 (20H45 GMT) et devait atterrir au Caire à 03H05 (01H05 GMT).
L'appareil de la compagnie égyptienne s'est abîmé jeudi matin en Méditerranée au large de l'île grecque de Karpathos. A la mi-journée, aucun scénario sur les raisons de ce crash ne peut être exclu, mais la thèse de l'attentat est possible, selon l'ancien directeur du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA).

S'il faut bien entendu rester très prudent sur les raisons du crash de l'Airbus A320 d'EgyptAir, disparu jeudi matin avec 66 personnes à son bord,  le fait que les pilotes n'aient pas eu le temps d'envoyer un message d'alerte laisse supposer qu'un incident soudain soit survenu.

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"Si l'équipage n'a pas envoyé de message d'alerte, c'est que l'événement a été très, très brutal", a expliqué sur Europe 1 Jean-Paul Troadec, ancien directeur du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) en France.

"Un problème technique d'habitude, un incendie, un problème de panne moteur ne produit pas l'accident instantanément et l'équipage a le temps de réagir. Là l'équipage n'a rien dit, n'a pas réagi, donc il s'agit très probablement d'un événement brutal et on peut penser effectivement à un attentat", a-t-il ajouté au micro d'Europe 1.

 Alors que des informations contradictoires ont été données en début de matinée au Caire sur l'envoi d'un appel d'urgence par l'équipage, l'armée égyptienne et l'aviation civile grecque ont finalement annoncé que l'équipage de l'Airbus A320 n'a pas envoyé de message de détresse.

Contexte difficile en Egypte

Cette disparition intervient un peu plus de six mois après l'explosion, le 31 octobre, d'une bombe à bord d'un Airbus A321 transportant des touristes russes peu après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans le sud-est de l'Egypte, tuant ses 224 occupants. L'attentat a été revendiqué par la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui multiplie en Egypte attentats et attaques, visant principalement les forces de sécurité.

Le 29 mars, un pirate de l'air "psychologiquement instable" avait détourné vers Chypre un avion EgyptAir qui avait décollé d'Alexandrie et transportait 55 passagers. A l'arrivée à l'aéroport chypriote de Larnaca, l'homme avait libéré une grande partie des passagers, puis s'était rendu sans heurts au bout de six heures de négociations.

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(Avec AFP)