Des B737 MAX-9 ou des A321neo pour les long-courriers low-cost de La Compagnie

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  577  mots
Un B757 de La Compagnie
Deux ans après son lancement, ce transporteur français long-courrier à bas prix 100% classe affaires sur la ligne Paris-New York planche sur un plan de croissance qui passera par une commande d'avions neufs. La Compagnie fera son choix entre le B737 MAX-9 et l'A321neo. La décision devrait être prise d'ici à la fin de l'année.

Plus de deux ans après son lancement en juillet 2014, La Compagnie, ce transporteur français long-courrier à bas prix 100% classe affaires, est toujours présent dans le ciel français, clouant ainsi le bec aux Cassandre qui, à l'époque, lui promettaient une mort rapide.

Ce ne fut pas le cas grâce aux résultats obtenus sur la ligne Paris Roissy-Charles-de-Gaulle-Newark, aujourd'hui à l'équilibre, et le soutien de ses actionnaires qui n'ont pas hésité à recapitaliser la compagnie à hauteur d'une trentaine de millions d'euros, une somme équivalente à celle de leur mise de fonds au moment de la création de cette compagnie.

«C'est un magnifique succès», estime Frantz Yvelin, son fondateur et président du directoire, qui cite un coefficient d'occupation des avions de plus de 85% ces derniers mois.

Projets de croissance

La Compagnie est non seulement toujours présente dans le ciel français, sa direction se projette même dans l'avenir en travaillant sur un plan de croissance. Elle planche en effet sur une commande de deux avions neufs qui seraient livrés à partir de 2019, en complément de ses deux B757 actuels équipés de 74 sièges (cet appareil en contient plus de 200 dans sa configuration classique), lesquels seraient remplacés vers 2021 par deux autres appareils de nouvelle génération.

B737 MAX-9 contre 321neo

La Compagnie a mis en compétition le Boeing 737 MAX-9 et l'A321neo, les versions remotorisées du B737-900 et de l'A321. Prévu en 2025 s'il est lancé, l'éventuel nouvel avion de Boeing sur le segment de marché du B757, le Middle of Market, arriverait trop tard pour les besoins de la compagnie. Selon Frantz Yvelin, le principe de cette commande a convaincu les actionnaires et la décision finale devrait être prise d'ici à la fin de l'année. A l'exception de la cabine jugée moins confortable que celle de l'A321, le B737 MAX-9 (la plus grande version de la famille) a de nombreux atouts aux yeux de Frantz Yvelin qui est également pilote. Il est notamment, selon lui, moins gourmand en kérosène, plus performant, moins cher, et dispose d'un rayon d'action suffisant pour desservir le réseau actuel et à venir de La Compagnie. Si ces deux appareils sont plus petits que le B757, la compagnie essaiera néanmoins d'augmenter le nombre de sièges.

"Les fabricants ont eu de bonnes idées récemment", indique Frantz Yvelin.

Incertitudes liées au Brexit

L'arrivée de ces nouveaux avions nécessitera une nouvelle levée de fonds. Celle-ci est en revanche exclue à court terme.

«A court terme, nous sommes couverts par les engagements de nos actionnaires mais aussi par l'amélioration de notre performance puisque nous nous rapprochons de l'équilibre», explique Frantz Yvelin.

De fait, dans l'attente de l'arrivée de ces appareils, La Compagnie restera à périmètre constant en assurant ses deux vols par jour entre Paris et Newark, sa seule route depuis la suspension, fin septembre, de la ligne Londres (Luton)-Newark en raison du manque de visibilité -Brexit oblige- sur les droits de trafic transatlantiques pour une compagnie française au départ de Londres. Prévue en 2017 ou 2018, l'arrivée dans la flotte d'un 3e B757 a été suspendue. La Compagnie préfère du coup attendre l'arrivée des nouveaux avions pour se développer. Si les accords aériens entre l'Union européenne et le Royaume-Uni étaient maintenus, Frantz Yvelin n'exclut pas de revenir à Luton.