Des métros à Paris toute la nuit ? Pas vraiment utile, selon une étude

Par latribune.fr  |   |  389  mots
Imiter le "Night Tube" de Londres, avec une ouverture en continu de toutes les lignes de métro les week-ends, coûterait "100 millions d'euros ou plus" par an.
Une étude demandée par le syndicat des transports d’Île-de-France estime que les besoins de déplacements après minuit sont assez faibles, et souligne l'impact potentiel de la mesure sur l'entretien du réseau.

Après Londres qui a lancé récemment son "Night Tube", un métro fonctionnant 24h/24 les week-end, Paris et l'Île-de France vont-ils étendre les horaires des métros, trains et RER la nuit ? Ce n'est pas une nécessité, affirme en substance une étude commandée par le Stif et obtenue par l'AFP vendredi.

Principale argument invoqué : "les besoins de déplacement baissent considérablement après minuit" affirme le document, réalisé par le cabinet de conseil Alenium en se basant sur l'Enquête Globale Transport datant de 2010, qui a interrogé 18.000 résidents en Ile-de-France.

Faible fréquentation

Même si la fréquentation du métro après minuit a doublé en 2006, avec la prolongation des horaires, il y a eu depuis un lissage de la fréquentation:  la RATP comptait 62.000 voyageurs entre minuit et 1h en 2006, contre environ 40.000 entre 1h et 2h du matin en 2014.

Autre problématique soulevée par l'étude : la complexité de concilier extension des horaires avec les chantiers de rénovation et d'entretien des voies. La RATP estime par exemple qu'un métro de nuit - après 2h du matin - serait "complexe à initier sans fortement dégrader la qualité des services actuels", évoquant le chiffre de "plus de 400 chantiers par nuit en moyenne".

Quel coût pour un fonctionnement 24h/24 ?

Selon l'étude, imiter le "Night Tube" de Londres, avec une ouverture en continu de toutes les lignes de métro les week-ends, coûterait "100 millions d'euros ou plus" par an. Pour réduire cette somme, l'enquête propose de miser plutôt sur le bus de nuit, avec le renforcement et l'extension du réseau Noctilien avec une meilleure desserte de banlieue à banlieue. Ce projet est estimé entre 10 et 50 millions d'euros par an.

Du côté des politiques, Anne Hidalgo, maire PS de Paris, a récemment plaidé pour une extension des horaires du métro. Directement concernée, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et du Stif, s'est montrée plus réservée. "Ma priorité est la sécurité, les trains et les RER. Je ne dépenserai pas l'argent que je n'ai pas", a-t-elle déclaré en septembre au Parisien, après avoir prôné pendant sa campagne l'ouverture 24h/24 les week-ends des lignes automatiques 1 et 14.

(Avec AFP)