Des pilotes Air France détachés chez Transavia appellent à la grève pour Noël

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  632  mots
"Ils viennent chez nous mettre le bazar. Ils s'en fichent si la boîte coule, ils ont un contrat Air France, pas nous", déplore un pilote historique de Transavia.
Un collectif de copilotes Air France détachés chez Transavia appelle à la grève du 23 au 26 décembre. Ils demandent une hausse de leur rémunération.

Près de 10 ans après sa création, Transavia France, la filiale low-cost d'Air France et de KLM, va-t-elle connaître sa première grève ? C'est fort probable, et à un moment de l'année qui risque de provoquer un divorce entre les clients et cette compagnie. Car, c'est en plein pendant les fêtes de Noël que des pilotes d'Air France, détachés chez Transavia, ont appelé au débrayage.

4 jours de grève

Selon nos informations, un collectif de copilotes Air France détachés chez Transavia a déposé un préavis de grève de 4 jours, du 23 décembre 00h01 au 26 décembre 23h59. Des commandants de bord, également détachés d'Air France, comptent eux aussi soutenir leur voisin de droite dans le cockpit.

L'objet de ce mouvement social dur concerne la rémunération, laquelle est inférieure à celle qu'ils percevraient s'ils exerçaient à Air France sur A320. Ils demandent une rémunération plus ou moins équivalente à celle des copilotes Air France sur A320. Le coût de cette mesure s'élèverait selon certaines sources à 5 ou 6 millions d'euros par an.Selon une autre source, les copilotes détachés demanderaient également un retour à Air France avant la fin de leur contrat de détachement chez Transavia d'une durée de trois ans. Ceci pour profiter de nouvelles embauches au sein d'Air France. Un grand nombre d'entre eux ont effet lancé une procédure en référé aux prud'Hommes pour obtenir un tel retour anticipé.

Le SNPL Transavia est contre la grève

Dans un courrier, le SNPL Transavia a déploré cet appel à la grève au motif que le sujet de la rémunération des copilotes était sur la table des négociations avec la direction et que par conséquent un tel mouvement était « inapproprié dans l'immédiat ». « Nous considérons que la grève est un droit qui doit être utilisé lorsque toutes les voies de la négociation ont échoué, ce n'est pas clairement le cas aujourd'hui », explique le SNPL Transavia, qui dit "avoir bon espoir de voir les conditions des copilotes s'améliorer rapidement".

"Les revendications dont déjà fait l'objet de discussions" dit la PDG

Nathalie Stubler, la PDG de Transavia a également pris la plume pour s'adresser aux pilotes.

"Les principales revendications que ce collectif porte sont connues de l'ensemble des parties prenantes, ont déjà fait l'objet de discussions et font partie intégrante des négociations qui débutent à Air France et à Transavia. Par ailleurs, ces revendications s'inscrivent dans la négociation plus globale au cœur du projet Trust Together, permettant ainsi de trouver un équilibre au sein du groupe", a-t-elle déclaré, en espérant "pouvoir compter sur l'implication personnelle des pilotes".

Bataille entre le SNPL Transavia et le SNPL Air France

Cet appel à la grève renforce les tensions qui existent entre les pilotes historiques de Transavia, recrutés par la compagnie depuis sa création en 2007, et les pilotes détachés d'Air France. Mais aussi entre le SNPL Transavia et le SNPL Air France. Le premier laisse sous-entendre que le second n'est pas étranger à ce mouvement de grève.

"Nous nous étonnons que ce préavis ait été envoyé par un pilote d'Air France détaché chez Transavia, délégué syndical du SNPL Air France et actif auprès du bureau du SNPL Air France".

Contactés, des porte-paroles du bureau Air France du SNPL n'étaient pas en mesure de nous répondre. Cet appel à la grève intervient une semaine après la dénonciation par le SNPL Transavia de l'accord de détachement des pilotes d'Air France.

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