Feu vert à deux nouvelles LGV, comment seront-elles financées ?

Par latribune.fr  |   |  357  mots
Le feu vert samedi du ministre des Transports, Alain Vidalies à la réalisation des lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, dans le cadre du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), suscite l'ire du député de député de Gironde, Gilles Savary, rapporteur de la loi du 4 août 2014 sur la réforme ferroviaire et grand spécialiste des transports.

« Après le cas de la LGV Poitiers-Limoges, le gouvernement vient une nouvelle fois de passer outre les conclusions négatives de la Commission d'enquête publique, en démontant l'utilité publique des LGV du Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO), bien qu'il ait saisi le Conseil d'Etat", déplore Gilles Savary dans un communiqué de presse.

"Cet arbitrage intervient alors que le système ferroviaire français ne cesse de creuser son endettement, établi à ce jour à 44 milliards d'euros, et qu'aucune solution alternative moins coûteuse pour relier Toulouse à Paris et Bordeaux à l'Espagne à plus de 250km/h (définition européenne de la grande vitesse ferroviaire) n'a été envisagée », poursuit-il.

Quels financements?

 Et d'ajouter :

« cette décision engage ainsi l'Etat à de nouvelles dépenses publiques, puisqu'elle permet aux propriétaires fonciers impactés par le tracé d'exiger l'expropriation. Elle n'apporte pour autant aucune solution aux dessertes ferroviaires de Toulouse et de l'Espagne avant 2025/2030, car les projets colossaux du Tunnel Lyon-Turin et du Canal Seine Nord, pourtant exclus des conclusions prudentes de la Commission Mobilité 21, ont été confirmés et nécessitent des dépenses considérables imprévues».

Quelques jours avant cet arbitrage, Gilles Savary dit avoir adressé à l'ensemble des autorités publiques concernées un long courrier les prévenant que l'investissement LGV, pour considérable qu'il soit, « n'empêchera pas une régénération d'ampleur de la ligne ferroviaire Bordeaux-Toulouse actuelle, de plus en plus sollicitée du fait de la croissance démographique de la vallée de la Garonne et de la métropolisation de l'emploi à ses deux extrémités ».

Par ailleurs, Gilles Savary regrette que l'Etat « oublie de préciser comment il financera ce projet, (dont le coût est estimé à 8,3 milliards d'euros, ndlr)alors qu'il ne cesse de professer la réduction de la dette publique, la rigueur budgétaire et la maîtrise fiscale.

Le député de Gironde considère que « la seule conclusion que l'on puisse tirer de cette approche incohérente est qu'elle fera des déçus. Il s'efforcera pour sa part que ce ne soit pas les usagers quotidiens des trains « domicile-travail » vers Bordeaux ».