French Blue, la première low-cost long-courrier française va-t-elle inspirer Air France  ?

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  644  mots
La France offre un billet d'avion moyen de 11,23€ pour 100 kilomètres parcourus.
La première compagnie low-cost long-courrier française a fait ses grands débuts ce week-end en assurant son premier vol en propre entre Paris-Orly et Punta Cana en République dominicaine. Un concept étudié par Air France-KLM qui annoncera en novembre s'il se lance aujourd'hui dans ce type d'activité.

Alors qu'Air France-KLM décidera en novembre s'il se lance ou pas dans le low-cost long-courrier, French Blue, le premier transporteur français à bas coûts sur les vols de longue distance a pris son envol ce week-end. La deuxième compagnie aérienne du groupe Dubreuil aux côtés d'Air Caraïbes a effectué ce samedi son premier vol commercial en propre (cet été elle avait réalisé des vols pour le compte d'Air Caraïbes) entre Orly et Punta Cana en République dominicaine. Cette liaison, aujourd'hui assurée à raison de deux vols par semaine, passera d'ici à la fin de l'année à 4 vols hebdomadaires. Elle complètera l'offre du groupe Dubreuil en République dominicaine. Les 4 vols par semaine de French Blue s'ajouteront en effet aux trois vols hebdomadaires d'Air Caraïbes entre Orly et Saint-Domingue, la capitale de la République dominicaine, située à deux heures d'autoroute de Punta Cana.

La puissance commerciale d'Air Caraïbes

Les synergies entre les deux compagnies du groupe Dubreuil jouent à plein. Les vols de French Blue sont remplis en grande partie par Air Caraïbes qui, en apposant son code sur les vols de French Blue, peut les commercialiser. Aujourd'hui, 80% des passagers de French Blue sont vendus par sa grande sœur, qui apporte à sa cadette sa clientèle tour-opérateurs. Un coup de pouce qui a permis à French Blue d'enregistrer un bon niveau de réservations pour les prochaines semaines. Pour autant, les réservations en direct progressent.

«Les ventes sur le site Internet de French Blue commencent à monter», assure Marc Rochet, le président de French Blue et président du directoire d'Air Caraïbes.

Ce dernier affiche sa sérénité pour la suite. La saison hivernale s'annonce bonne pour tous les acteurs présents sur les Caraïbes. Sur les Antilles françaises par exemple, Air Caraïbes «gagne des parts de marché»  et «va refaire à nouveau une grande année», tandis que l'ouverture des ventes des vols entre Paris et Cuba le 9 décembre se traduit par des remplissages prometteurs. "Les vols se remplissent très bien", indique Marc Rochet.

Des bénéfices avant l'heure

French Blue pourrait même dégager des bénéfices avant l'heure. Alors que la direction visait l'équilibre financier au bout du deuxième exercice, cet objectif pourrait être atteint dès 2017, en raison du prix du baril de pétrole qui reste inférieur aux prévisions. "Aujourd'hui, nous sommes un peu en avance", fait remarquer Marc Rochet.

Après la montée en puissance sur Punta Cana atteinte, French Blue s'attaquera à l'Océan indien l'an prochain. La compagnie entend ouvrir Paris-La Réunion et a demandé des droits de trafic pour desservir L'Île Maurice.

La livraison des A350 légèrement décalée

La desserte de la Réunion, dont la date d'ouverture n'est pas encore calée, sera assurée en Airbus A350.

Prévues initialement fin décembre 2016 et en février 2017, les livraisons des deux premiers A350 du groupe Dubreuil sont décalées d'un mois en raison des difficultés d'Airbus à monter en cadence. Le premier exemplaire sera livré en février 2017, le deuxième en mars. Du coup, pour assurer, le pic de trafic des fêtes de fin d'année, le groupe affrètera un A330 d'Air Transat comme l'an dernier. Deux autres A350 sont prévus d'ici à l'été 2018. A ce moment-là, le groupe Dubreuil comptera 10 gros-porteurs contre 6 aujourd'hui. L'année 2019 sera vierge en livraison d'avion avant la prise de livraison du premier A350-1000 en 2020. Mais, en fonction de la conjoncture, le groupe Dubreuil se réserve la possibilité de conserver certains A330 qui devaient sortir de la flotte. "Nous verrons à ce moment là si nous accélèrerons ou pas", indique Marc Rochet.

*Graphique réalisé par Statista