Grève des contrôleurs SNCF : Fesneau plaide pour un service minimum

Par latribune.fr  |   |  811  mots
Marc Fesneau a été reconduit à son poste de ministre de l'Agriculture à la suite de la nomination de Gabriel Attal à Matignon. (Crédits : Reuters)
Invité de l'émission « Questions politiques » sur France Inter, le ministre de l'Agriculture a défendu le service minimum comme un moyen d'éviter d'« infliger un certain nombre de contraintes à nos concitoyens ». Une proposition de loi sénatoriale est déjà dans les tuyaux.

Alors que la grève des contrôleurs aura « fortement perturbé » la circulation des trains et affecté, selon la SNCF, près de 150.000 voyageurs entre jeudi 20h et lundi 8h, Marc Fesneau a évoqué, ce dimanche, le « besoin de travailler sur un service minimum ».

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Premiers retours de la zone C et départs de la zone A

Invité de l'émission « Questions politiques » sur France Inter, le ministre de l'Agriculture a ajouté que cette solution éviterait d'« infliger, quand bien même il y ait de la conflictualité, un certain nombre de contraintes à nos concitoyens, qu'ils soient en vacances ou qu'ils travaillent, dans des périodes qui sont parfois des périodes cruciales ».

Ce week-end est en effet synonyme des premiers retours de la zone C (Paris, Montpellier et Toulouse) mais aussi les départs de la zone A (Lyon, Bordeaux, Dijon...). Le service est réduit de moitié sur les lignes TGV Inoui et Ouigo, ainsi que pour les Intercités. La circulation est meilleure sur les lignes locales avec « en moyenne, 8 TER sur 10 ».

Les clients concernés ont été tous prévenus par courriel ou SMS, assure la SNCF. Tant est si bien que la grève n'a pas entraîné de chaos dans les gares, les voyageurs prenant les devants en renonçant à leur déplacement, en changeant leurs billets ou en adoptant d'autres modes de transport.

Une proposition de loi sénatoriale est déjà dans les tuyaux

« Je m'orienterais plutôt pour [un service minimum], même si je ne suis pas un spécialiste de la question, » a poursuivi Marc Fesneau, rappelant qu'« il n'est pas question de remettre en cause » la grève. « Il y aura des débats parlementaires, on verra comment tout ça peut s'organiser. Il y a des textes, des propositions de loi qui ont l'air de fleurir depuis une semaine », a enchaîné le ministre de l'Agriculture.

Plusieurs propositions parlementaires ont tenté, ces dernières années, de durcir la loi de 2007 sur le service minimum dans les transports, notamment après l'épisode du week-end de Noël 2022 qui avait laissé 200.000 voyageurs sur le carreau. Mais aucune n'a prospéré. Un texte de la droite sénatoriale interdisant les préavis autour des jours fériés et sur « les deux premiers et les deux derniers jours » des vacances scolaires est déjà dans les tuyaux.

Le Premier ministre Gabriel Attal a lui déploré mercredi « une forme d'habitude » à chaque période de vacances « d'avoir l'annonce d'un mouvement de grève » des cheminots. Les Français savent que « la grève est un droit », mais « aussi que travailler est un devoir », a-t-il dit, encourageant le Parlement à s'emparer de ce débat.

Fesneau attendu de pied ferme au Salon de l'Agriculture

Le ministre s'attend, par ailleurs, à être « chahuté » au Salon de l'Agriculture, qui se tiendra à Paris du 24 février au 3 mars.

« Quand on est responsable public, il faut accepter aussi de se confronter à ce que sont parfois des querelles et des gens qui viennent nous rappeler à des promesses ou nous rappeler à des exigences », a souligné Marc Fesneau.

« Je ne dis pas forcément que le salon va se passer dans des conditions de sérénité », a-t-il insisté, après avoir défendu les réponses apportées par le gouvernement après les 10 jours de crise agricole et de blocages qui ont traversé la France début février.

« Nous avons singulièrement accéléré » et « mis en œuvre les annonces qui avaient été faites par Gabriel Attal, les mesures d'urgence », a justifié le ministre, citant les fonds créés ou abondés pour alléger la fiscalité des éleveurs, aider ceux de bovins touchés par la maladie hémorragique épizootique, la viticulture, la culture bio, etc.

« La rémunération est un sujet qui reste pendant »

Les agriculteurs ont pour l'instant obtenu 400 millions d'euros d'aides d'urgence, des simplifications administratives et des concessions européennes sur les jachères. Mais ils ne sont pas encore satisfaits et attendent de nouveaux arbitrages d'ici l'ouverture du salon annuel, annoncé dans un climat bouillant.

« Reconnaissons aussi qu'il y a des sujets qui sont du temps long, que la rémunération est un sujet qui reste pendant pour un certain nombre d'agriculteurs », a défendu Marc Fesneau

« Donc la responsabilité politique, ce n'est pas de fuir, c'est de dire "voilà ce qu'on a fait, voilà ce qu'on va faire, et puis voilà sans doute (les choses) sur lesquelles on a besoin de vous écouter". Je n'ai pas l'impression que le travail va s'arrêter après le salon », a encore assuré le ministre.

Et d'attaquer le Rassemblement national, assénant que « la préférence nationale dans l'espace européen, c'est la mort de l'agriculture française ».